NOUVELLES MESURES DE SECURISATION DE LA VILLE DE KIDAL.

Source image: Studio Tamani

La laïcité du Mali hypothéquée par certains individus !

Nul n’est sans savoir qu’au Mali  l’accord  pour la paix et la réconciliation nationale issue du processus d’Alger, rencontre  d’énormes difficultés  dans sa mise en œuvre.  Difficultés causées  par la mauvaise foi  de certaines  parties prenantes du processus. Au-delà de son application, la nouvelle décision portant dispositions générales relatives à la réglementation de certains secteurs de la zone de l’Azawad suscite également une polémique au sein de l’opinion publique nationale. Au regard de tout ceci, faut-il  poser la question de savoir si  ces nouvelles mesures de sécurisation  ne mettraient pas  en cause le caractère laïc de la République du Mali ?

En tout cas cette nouvelle décision taraude l’esprit des maliens et maliennes  et qui constitue  une atteinte flagrante au caractère laïc de l’Etat malien. La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA)  a annoncé qu’elle avait rennoncé à application  des nouvelles règles de la vie publique à Kidal, édictées de façon unilatérale.

Ainsi, le rôle du « cadi », le juge islamique, aurait-il été privilégié, au détriment des instances étatiques maliennes?

En tout cas, la CMA, qui administre la ville depuis plusieurs années, avait annoncé, ces derniers temps,   l’interdiction de la consommation de l’alcool ou renforcer le rôle du cadi,  (juge islamique), au détriment des instances étatiques maliennes.

Il est ressorti  d’un communiqué publié le lundi dernier dans la soirée  que la Coordination du Mouvement de l’Azawad (CMA) ou ex-rébellion, a affirmé qu’il  prendrait acte de la  l’incompréhension suscitée par son projet de renforcer sa présence et son autorité, dans  la ville, notamment en matière de la sécurité, de la justice et de la  gouvernance. Le même communiqué   reconnaît   les prérogatives de l’Etat malien dans la dite localité.

Il faut reconnaitre que ces mesures sécuritaires vont à l’encontre du caractère laïc de l’Etat. Au regard de tout ceci, nous pouvons dire que  les populations de Kidal  ne se reconnaitront   plus comme des citoyens  maliens mais plutôt azawadiennes.

Après l’annonce officielle des nouvelles mesures qui  montrent que Kidal deviendrait clairement un état dans un autre  Etat, il y a eu une véritable bronca des autorités maliennes qui ont notamment saisi le comité de suivi de l’Accord de paix d’Alger.

Le processus de paix et de réconciliation est en panne depuis plusieurs mois dans la mesure où certains protagonistes ne sont pas de bonne foi quant à la mise en œuvre de l’Accord.

C’est dans ce contexte que le président de cet organe a fait immédiatement une sortie musclée, lors des 32 sessions du Comité de Suivi de l’Accord (CSA).

Le président Ahmed Boutache a notamment parlé de « violation flagrante de l’Accord d’Alger » par la CMA. Sa conclusion est sans appel : « Ceci constitue une violation flagrante de l’Accord et une atteinte aux prérogatives du gouvernement de la Malien, a-t-il dit. « Nous considérons donc que ces mesures, à caractère réglementaire, prises par le président de la CMA sont nulles et sans  effet. Et le président de la CMA fut interpellé pour ne plus avoir à prendre de pareilles initiatives. »

L’on se rappelle, ce n’est pas la première fois que la ville de Kidal soit sous le contrôle de ces groupuscules qui voulaient par force imposer la charia.

Nouhoum KONARE

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