Le dossier ministère public contre Amadou Haya Sanogo et 16 autres, accusés d’enlèvement de personnes, d’assassinat et complicité d’assassinat, communément appelé « Affaire 21 bérets rouges » continue à faire couler encres et salives.
Après le rejet de plusieurs demandes de mise en liberté provisoire, la défense d’Amadou haya Sanogo n’est pas restée les bras croisés. Elle a continué avec une nouvelle demande qui a été examinée le mardi 21 janvier 2020, par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako.
Après débats, la chambre d’accusation a décidé de mettre l’affaire en délibéré ; le jugement sera rendu le mardi 28 janvier prochain. Cela voudra tout simplement dire que l’ex chef de la junte militaire de Kati, Amadou Haya Sanogo et autres devront encore séjourner en prison.
Il faut rappeler qu’Amadou Haya Sanogo et certains coaccusés ont fait 7 ans en détention sans le moindre jugement. Tout de même, les généraux Yamoussa Camara et l’actuel ministre de la défense Ibrahim Dahirou Dembélé, bénéficient d’une liberté conditionnelle.
Dans ce dossier, la nouvelle donne est le fait que le délibéré ne soit pas vidé le même jour sur le siège, contrairement aux autres demandes rejetées. A cet effet, des observateurs avertis voient à cette démarche de la chambre d’accusation, une volonté claire de revoir les copies, voire d’accorder une liberté aux accusés ; qui n’ont que trop duré en prison, en violation du code pénal malien. Il est bon de rappeler que la loi n’autorise pas de garder quelqu’un pendant 7 ans sans jugement. Selon l’article 135 du code de procédure pénale, la détention préventive ne pourra aller au-delà de 3 ans.
Par ailleurs, d’autres sources précisent qu’à l’issue du jugement du 21 janvier, les familles des « incarcérés victimes » se verront dans une logique d’indemnisation par l’Etat. Un logement et quelques dizaines de millions de nos francs seraient déjà en discussion pour toute éventualité.
Affaire à suivre donc…
Abdoulaye KONE