Dans la nuit du 1er mars 2020, le camp de Mondoro a fait l’objet d’une attaque terroriste d’envergure ; attaque fort heureusement repoussée par les nôtres, grâce surtout à l’intervention de l’aviation.
Le bilan de l’attaque s’élève à six (06) militaires tués et dix (10) autres blessés.
Selon une source locale, que nous avons contacté depuis la localité de Malougou, située à 15 Km de Mondoro, lieu de regroupent des terroristes, il apparait clairement que les assaillants ont subi de lourdes pertes humaines et matérielles.
La source précise que du côté des assaillants, le nombre de cadavres dénombrés par des curieux, venus après le passage de l’aviation, s’élève à une quarantaine.
Plusieurs dizaines de motos, armes et minutions ont été laissées à l’abandon par des terroristes en débâcle. Des matériels récupérés par les FAMAs.
Pour revenir à l’attaque, rappelons que 04 véhicules des Famas ont été visés par des roquettes.
Par ailleurs, à Mondoro le martyr, les populations cherchent encore à comprendre l’attitude des miliaires jadis positionnés dans le camp. Dès le lendemain de l’attaque, soit le lundi 2 mars 2020, ces soldats avaient décidé de ramasser armes et bagages pour se barrer de là. Ils prévoyaient de se replier sur Sevaré, laissant toute une communauté à la merci des bandits armés.
A en croire des habitants, les soldats auraient été contraints à regagner leur camp suite à l’intervention d’une unité spéciale de l’armée malienne, composée de bérets rouges ; unité appelée BAFS (Bataillon Autonome des Forces Spéciales).
Des éléments aguerris de Cette unité aurait été larguée par l’aviation malienne à plusieurs kilomètres en amont de la position de la colonne de véhicules de l’armée malienne, ayant quitté Mondoro, en route pour Sévaré via Koro.
La suite a été que l’unité spéciale larguée (BAFS) est venue à la rencontre des soldats en route pour Sévaré via Koro. Une chaude discussion est alors engagée entre les deux. Au centre des échanges, l’arrêt total du convoi ; le demi tout et le retour express des soldats au camp de Mondoro.
Finalement, après quelques minutes d’échanges, le commandant du camp de Mondoro, un certain Lieutenant Coulibaly, aurait pris la décision personnelle de faire demi-tour et de revenir au camp.
Dans la foulée, toute la colonne s’est mise à suivre le lieutenant Coulibaly pour rejoindre leur poste au camp de Mondoro.
En tout cas, la réaction soudaine et périlleuse des militaires du camp de Mondoro a suscité l’indignation à Mondoro.
Selon les autorités locales, cette décision de l’armée de filer à l’anglaise serait tout simplement venue de la hiérarchie militaire.
Conclusion, à Mondoro, on crie à un complot.
Pourtant, Mondoro reste un maillon essentiel dans la sécurisation de toute la zone. En abandonnant Mondoro, l’armée aura jeté le village dans la gueule du Loup mais aussi ouvrir la route aux terroristes pour prendre le contrôle du cercle de Douentza.
Sur ce point, joint au téléphone, un élu de Mondoro dit : « Mondoro constitue une des lignes rouges de la zone dite des trois frontières. Si l’armée cède, les ennemis de la nation prendront le contrôle d’un point stratégique et contraindront les jeunes à adhérer à leur idéologie extrémiste. La décision qui est de dire à l’armée d’abandonner le camp de Mondoro est un non-sens, qui aura un impact considérable sur Douentza et sur la nation malienne».
Oumar ONGOIBA