Yoro est une commune située dans le cercle de Koro, région de Mopti. A Yoro, les autorités locales tiennent à préciser que chez eux, il n’y a pas eu d’opération de vote le dimanche 19 avril 2020.
La cause, les Djihadistes ont menacé de mettre Yoro à feu et à sang si jamais les populations se rendaient aux urnes.
Une lettre signée de Yassia Ganame, fils du chef de village de Yoro, confirme cet état de fait.
Voilà in extenso ce que dit cette note.
« Bonsoir à tous et à toutes. Nous population de Yoro venons par la présente lettre annoncée officiellement à l’opinion nationale et internationale qu’il n’y a pas eu l’élection législative à Yoro pour le deuxième tour, qu’on nous épargne des problèmes avec les terroristes.
Contrairement à ce qui se raconte sur les réseaux sociaux, la commune de Yoro n’a pas voté ; car notre chef de village a été menacé par les djihadistes pour qu’il n’accepte plus que le vote se passe dans notre village.
C’est pour cette raison qu’au premier tour, il y’a seulement 20 votants. Si maintenant vous dites qu’il y’a eu vote et que les terroristes viennent attaquer chez nous, nous n’allons jamais pardonner et nous prenons pour responsable le Maire de Yoro qui n’a jamais mis pied a Yoro mais qui ment pour avoir de l’argent.
Nous demandons à toutes les organisations non gouvernementales de nous sauver de ce piège.
Nous sommes contre tous les mensonges qui peuvent nous créer des problèmes. Nous avons toutes les cartes d’électeurs ici a Yoro avec nous ; et nous comptons donner tout aux djahadistes pour leur montrer qu’on a pas voté, sinon ils vont nous tuer.
Si vous dites que Yoro a voté jusqu’à 7000 personnes, est ce que les ONGs vont donner leur dons à nos parents qui se sont déplacés pour Koro ?
Faites votre politique, mais ne nous crée pas de problèmes à cause de Dieu.
Le jour où le chef de village a dit aux villageois que les djihadistes menacent de s’attaquer au village si jamais nous votons, j’étais moi-même présent. Et tout le monde a dit de ne pas voter ; car même en votant personne ne va nous aider.
Je demande à toutes les personnes de bonne volonté de nous aider dans cette situation. La vie de nos parents est menacée à cause des politiciens.
Yassia Ganame fils du chef de village
