Affaire Zoumana NIARE : Le « Dribleur de Kati » ne fera plus peur à Bamako

Le régisseur de la mairie de Kati, un officier de police, la famille du virtuose de la Kora Toumani DIABATÉ et son fils SIDIKI DIABATÉ ont, entre autres, été sur la tablette du redoutable ZOUMANA NIARÉ ALIAS « YATTA DE KATI ou « PDG YATTA », escroc devant l’éternel.

Véritable fêtard, l’intéressé est connu pour ses frasques dans les boites de nuit de Kati et pas n’importe lesquelles. PDG YATTA est un abonné des salles VIP dans les boites de nuit les plus huppées de Kati, comme « PLAZA » et GOLKOSS ». A chacun de ses passages, Yatta fait le bonheur des serveurs, autres DJ et employés qui jouent des coudes pour être au premier rang de ses nombreux « Farotage ».

PDG YATTA est natif de la ville garnison de Kati. Cela a favorisé sa proximité avec les militaires, particulièrement la junte. Il en a donc profité pour se faire photographier à plusieurs reprises par des membres influents de la junte.  Son objectif inavoué est de disposer de quoi impressionner ses futures victimes.

IL EST AGENT IMMOBILIER

Nous sommes le  1er novembre 2020. Ce jour-là,  SEYDOU DIALLO, régisseur à la mairie de Kati est approché par le nommé PDG YATTA. L’homme d’affaires dit venir au nom de son ami Payeur au Camp de Kati. Ce dernier a urgemment besoin des bulletins à usage d’habitation pour de nombreux militaires, précise-t-il au régisseur.

Il fait savoir qu’il est lui-même propriétaire d’une quincaillerie, située près de la maison des anciens combattants de Kati ; et qu’il réalise aussi des forages. Le régisseur ne pouvait mieux tomber. Convaincu, il invite l’escroc à son domicile pour poser les bases d’une collaboration plus étroite. Ce dernier arrive chez le régisseur ; il se montre en grand type et promet même un téléviseur écran plat à l’épouse du régisseur.

Sans perdre de temps, le régisseur de la mairie jette dix bulletins à usage d’habitation, d’une valeur de 10 millions CFA, dans les bras de PDG Yatta.

Ce dernier lui promet de revenir lui verser l’argent le lendemain.

Des jours passent ; point de PDG Yatta ni d’argent versé. Le régisseur commence à s’interroger mais Yatta tient bon.

Chaque fois qu’il a l’occasion, il dit à Seydou MARIKO que tout est OK mais que c’est le temps qui lui pose problème.

Lasse d’attendre, le régisseur dépose une plainte contre le PDG YATTA au niveau du commissariat du 1er arrondissement de Kati.

Une enquête est ouverte. Le commissaire divisionnaire MOUSSA CISSOKO somme son chef de Brigade de Recherche en la personne de Souleymane COULIBALY dit KonKoun SOLO monte son plan de traque.

IL EST PROCHE DU PROCUREUR DU TRIBUNAL DE GRAND INSTANCE DE KATI

Comme si le régisseur ne suffit pas, PDG YATTA jette son dévolu sur la police. Sa victime est un policier, à qui il promet d’user de son influence auprès du procureur pour extirper de prison son jeune frère.

Pour s’y prendre, le PDG YATTA informe le policier qu’il est un proche parmi les plus proches du Procureur du tribunal de grande instance de Kati. Qu’à cela ne tienne, il  propose au policier la somme 200 000 f CFA comme frais de libération de son jeune frère. Le policier accepte et il paye.

Tout comme le régisseur, le policier a attendu des jours et des jours pour espérer voir son frère dehors. Mais rien !

Il perd espoir et comprend la supercherie de Yatta. Une nouvelle plainte contre le PDG est faite, donnant alors un coup d’accélérateur à l’enquête.

A cet effet, le chef BR forme une équipe de choc, composée des policiers ALASSANE TRAORE, MOHAMED CISSE et MAMADOU DOUKANSE. Il ne leur faut pas beaucoup assez de temps pour  mettre le grappin le dangereux PDG YATTA. Au moment de son interpellation, l’escroc était en passe d’achever d’arnaquer une énième victime au quartier Mission de Kati.

IL EST PRESIDENT DE LA JEUNESSE DE KATI

Comme un coup de gong, une certaine FLÉMATOU DIABATÉ s’invite dans le dossier Yatta avec une plainte pour escroquerie et abus de confiance. La victime est une tante à l’artiste Sidiki Diabaté.

Comment en est-on arrivé là ?

Tout porte à croire que YATTA de Kati a profité de l’incarcération de l’artiste pour monter une arnaque chez lui. En effet, ce jour-là, le dangereux Yatta s’est rendu au domicile de TOUMANI DIABATÉ, pour se présenter comme le président de la jeunesse de Kati.

Fort de son statut du jour, Yatta de Kati montre tout de suite l’objet de sa visite chez les Diabaté. Il ne s’agit rien d’autre que le sort de leur enfant Sidiki DIABATE, emprisonné depuis plusieurs mois sans motif valable, dit -il.

Chez les Diabaté, Yatta tient un discours si émouvant qu’il lui arrive de perdre quelques larmes. Il promet aux proches de Sidiki une mobilisation sans précèdent de la jeunesse et des femmes de Kati en faveur de leur enfant.

Mieux, il informe les Diabaté que des gros bonnets de la junte sont engagés pour la défense de Sidiki. Pour corroborer ses dires, l’escroc sort son portable et montre les nombreuses photos prises avec les militaires.

Il quitta les Diabaté tout en leur laissant un espoir jamais égalé depuis l’incarcération de leur enfant.

C’est alors que FLÉMATOU DIABATÉ, la Tante de SIDIKI DIABATÉ, appelle une de ses sœurs. Les deux femmes conviennent de mobiliser les moyens financiers, afin de soutenir Yatta dans la grande marche qu’il va organiser avec les femmes et les jeunes de Kati.

Dans les prévisions de la marche, Yatta propose à la famille Diabaté de louer dix Sotramas et de payer des centaines de paquets d’eau. Il demande la somme de 210 000 cfa pour la location des sotramas,  10. 000 Fcfa pour l’eau et 10 000 f pour lui-même. Tout l’argent lui ait remis le même jour. Tout souriant, Yatta quitte les Diabaté en les promettant une marche gigantesque le lendemain.

Le jour de la grande marche arrive enfin. Toute la famille de SIDIKI DIABATÉ rive les yeux sur Kati. Mais pas de nouvelle de manifestation ni de marche de la jeunesse, encore moins des femmes.
La famille Diabaté est consternée et appelle Yatta par téléphone pour des explications. Ce dernier, d’une voix ferme, répond que le préfet de Kati n’a pas voulu signer l’autorisation de la marche.

D’un air très remonté au téléphone, il promet de faire sa marche le lendemain, avec ou sans l’accord du préfet de Kati.

Le Samedi, vers 14heures, le téléphone de Chaoudatou DIABATÉ sonne. Elle, c’est aussi une autre tante de Sidiki. La bonne dame décroche et apprend que c’est Yatta qui est au bout du fil.  Ce dernier semble essoufflé, paniqué, voire désemparé.

Il crie au téléphone en disant qu’il est pourchassé par des éléments de la sécurité d’état et qu’il vient même de se délester de  sa moto dans des buissons, avant de se cacher dans un trou.

La tante de Sidiki n’est pas du tout convaincue. Elle décide d’en savoir plus. Elle appelle la présidente des femmes du camp Militaire de Kati, DJÉNÉBA KEÏTA. Cette dernière est très claire avec la tante de Sidiki. Elle lui précise qu’aucune manifestation en soutien à Sidiki Diabaté n’est prévue ni lieu à Kati. Mieux, elle dira que les femmes du Camp ne peuvent prendre de telle initiative à son insu.

C’est alors que la famille DIABATÉ comprend qu’elle a été arnaquée. Pour ne pas en ajouter à sa peine, la famille garde le silence.

Elle attend le bon moment, c’est-à-dire le jour où elle apprend la nouvelle de l’arrestation de ZOUMANA NIARÉ ALIAS « YATTA DE KATI ou « PDG YATTA ». C’est ce jour que la famille s’est précipitée à la police  pour porter plainte contre Yatta pour escroquerie et abus confiance.

Au cours de son interrogatoire, le fameux PDG YATTA reconnait tous les faits.  Il déclare avoir dépensé toutes ces sommes à des fins personnelles.

Ironie du sort, le 29 décembre 2020 date de la libération  de SIDIKI DIABATÉ a été celle du renvoi de son escroc PDG YATTA à la grande prison de Bamako.

Bravo au commissariat de police di 1er arrondissement de Kati.

Source : Kojuku kèlèba

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