Il faut le dire… Le Maréchal Idriss DEBY ITNO est mort !

« Le président de la république, chef de l’Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l’intégrité territoriale sur le champ de bataille. C’est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad ». Ce sont là, des mots du communiqué lu à la télévision tchadienne par le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna.

Il a ajouté que le Maréchal se serait blessé au cours des combats contre les rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) le lundi 19 avril, transporté à N’Djamena, il n’a pas survécu à ses blessures. La nouvelle a été reprise par toutes les agences de presse du monde.

C’est son fils, le général Mahamat Idriss Deby Itno âgé de 37 ans, qui dirige un Conseil Militaire de Transition qui a pris le pouvoir à N’Djamena. Transition d’une durée de 18 mois à l’issue de laquelle des élections libres et démocratiques seront organisées. L’assemblée nationale et le gouvernement sont dissous, la constitution suspendue. Apparemment c’est un coup d’état qui est consommé. Et pourtant selon la constitution tchadienne, c’est le président de l’Assemblée Nationale qui assume la présidence de la transition et des élections doivent être organisées dans les 90 jours. Mais les réalités sont cruelles et elles dictent leurs lois dans un pays où les institutions sont fonctions de l’homme qui est au pouvoir. Le fils succède donc au père. En Afrique centrale c’est la tendance et il ne serait pas étonnant que l’Afrique et même « la fameuse communauté internationale » l’approuve. Trente sept ans, c’est presqu’à cet âge que son père avait accédé au pouvoir (à 38 ans) après un coup d’état contre son mentor Hissène Habré et qu’il a fait condamner par suite, à la prison à perpétuité, à Dakar le 29 juillet 2016.

On s’incline toujours devant la mort même si c’est celle d’un pire dictateur. Ce n’est donc pas le moment de porter un jugement sur lui. Mais, permettez-nous d’ergoter sur les conséquences de sa mort.  D’abord dans son pays : avec l’existence de plusieurs rebellions, il est à craindre que le Tchad entre dans une période d’instabilité, avec la désorganisation de l’armée, armée réputée la plus aguerrie du Sahel et même de l’Afrique Centrale et de l’Ouest.

Ce qui aura comme conséquence, la révision de la stratégie de la France de lutte contre le terrorisme au Sahel car jusqu’ici, elle ne comptait qu’en grande partie que sur l’armée tchadienne dans sa lutte contre le terrorisme au Sahel. Comme au bon vieux temps des guerres coloniales, elle ne va pas exposer ses fils à la mort et surtout que l’élection présidentielle est prévue pour 2022. C’est dire que la « communauté internationale s’accommodera à la junte tchadienne et même la sponsorisera, puisqu’elle est leur amie. Il ne faudrait pas s’attendre à ce qu’elle porte quelque pression que ce soit, tant qu’elle restera leur « amie. »

Maliens, nigériens et Burkinabe, sont donc obligés de se ceindre la taille pour défendre leur territoire. Ce sera une bonne chose pour nos militaires qui vont, nous l’espérons, abandonner les bureaux climatisés pour aller au front comme feu Deby, s’ils pensent quelque peu à leur patrie.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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