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Crime rituel ou démentiel ?
Les populations de Faladiè IJA se sont réveillées ce dimanche 23 octobre 2022, par les cris de détresse d’une dame dont l’enfant de 6 mois venait d’être froidement égorgé par le jeune frère de lait de son mari qui vit avec eux dans la même cour. Tout le quartier Faladiè et les quartiers mitoyens ont été affligés par le crime d’une rare monstruosité.
D’après nos enquêtes, l’auteur de ce crime odieux serait un étudiant interné au campus de l’université de Kabala. Les week-ends, comme à son accoutumée, il trouve gite et couvert chez son grand frère, un conducteur attitré de tricycle communément appelé Katakatani et domicilié à Faladiè IJA, dans le voisinage immédiat de la mosquée dudit quartier. Ce dimanche 23 octobre 2022, il s’est réveillé très affamé et demanda à la femme de son grand frère de lui trouver à manger. Cette dernière déposa alors son bébé somnolant dans la chambre pour se rendre à la boutique et trouver de quoi satisfaire à la sollicitation de son beau-frère. C’était en l’absence de son mari, grand frère de l’étudiant, sorti de la maison tôt le matin pour sa ronde de livraison habituelle.
Le jeune étudiant en a ainsi profité pour se rendre au chevet du nouveau pour égorger de sang-froid sa petite nièce de 6mois à l’aide d’un couteau de cuisine. Après son coup mortel, il se débarrassa de l’arme du crime dans la chambre tout en gardant son calme comme si de rien n’était. De l’avis de certains, il aurait recueilli le sang dans un petit sachet, se targuant d’un don de magicien pour ressusciter sa victime.
En sortant, de la cour, il coïncida la mère de l’enfant (femme de son grand frère) à la porte. Cette dernière ayant aperçu des traces de sang sur ses mains et sa chemise. La dame lui posa la question, toute tremblante et criant à gorge déployée : << Où est mon enfant ? >> Il lui répondit sèchement << Je vais le ressusciter >> La mère de l’enfant cria à nouveau de toute sa force, demandant l’assistance des voisins.
Une foule angoissée se convergea aussitôt vers le domicile de la pauvre femme pour en savoir davantage. Furieuse après avoir entendu les propos de la dame, le criminel a été ligoté par ces jeunes débordés de colère. Aux dires des témoins, l’auteur du crime n’avait aucun remord au moment des faits. Toute chose qui conduisit à une escalade de colère de la foule dont certains d’elle n’ont pas hésité à lui assené des coups de poings. N’eût été les fidèles musulmans de la mosquée d’à côté, il serait lynché sur place.
Alertés aussitôt, les limiers du commissariat de police du 10ème arrondissement, accompagnés par un médecin légiste sont venus constater la mort du bébé avant de mettre le grappin sur le présumé auteur. Au cours de son interrogatoire, il n’a pas nié les faits qui lui sont reprochés, encore moins, évoqué la motivation dudit crime.
Une source proche de la famille de l’étudiant a soutenu qu’il serait débile mental et que ses parents auraient apporté les preuves de sa démence à la police.
C’est le lundi 24 octobre, soit le lendemain des faits que le corps du bébé a été enterré par ses parents. Aux dernières nouvelles, il a été présenté devant le parquet de la commune VI où il a fait l’objet d’un mandat de dépôt pour homicide volontaire à moins qu’un état de démence avéré annihile tout recours à une procédure judiciaire.
En tout état de cause, au regard de la façon dont il été commis par son auteur, nombreux sont ce qui se posent toujours la question de savoir s’il a été fait dans le but d’un rituel ou sous le coup de la démence ? Mais les résultats de l’enquête en cours nous édifieront sur les vraies circonstances des faits.
Certaines indiscrétions ont révélé que le criminel aurait tenté de botter le même frère lors d’un de ses séjours suite à une dispute avant de rentrer au village.
En cette douloureuse circonstance, la rédaction de l’inspecteur présente ses condoléances les plus émues aux parents de la victime et prie pour le repos éternel de son âme.
Nouhoum Konaré