CENTRE DU MALI : Dix-huit membres de la communauté dogon tués en deux jours

Dans les journées  du 1er  et 2 Mai 2019, des membres de la communauté dogon ont été tués au cours de plusieurs incidents distincts, dans la commune rurale de Mondoro.

Mercredi soir à Tiguila, des assaillants ont tendu une embuscade qui a coûté la vie à 12 Dogons. Les assaillants, après leur forfait, ont piégé les 12 corps avant de les jeter en pleine aire, dans la brousse, nous renseigne des sources locales.

Ces mêmes autorités précisent que les villageois étaient partis secourir des militaires qui venaient de sauter sur une mine à 10 Km du village de Tiguila. Ces militaires étaient en mission de sécurisation de vivre en cours d’acheminement au village de Tiguila, une localité sous embargo et à la merci des bandits armés depuis plus deux ans.

Vingt-quatre heure plus tard, soit le jeudi 02 Mai, 06 autres membres de la même communauté des Dogons ont été tués alors qu’ils tentaient de retrouver les corps des victimes de la veille, a-t-on appris d’autres sources. Parmi les 6 personnes tuées, 04 sont de Yangassadiou; 01 de Banaï et une 01 autre de Toïkana. Leurs corps ont aussi été piégés par des mines, a confirmé la source.

Aux dernières nouvelles, les chefs de village des localités concernées précisent que tous les corps ont été minés et abandonnés dans les forêts de Goro-na et Asiwèteni-goro. Ces forêts sont situées entre Tiguila et Yangassadiou.

Sur l’identité des assaillants, Amaguere Ongoiba, un rescapé de l’incident du 1er Mai répond à Delta-News : « ces hommes étaient habillés en tenue militaire et portaient des casques. Leur nombre est inestimable et ils nous ont pourchassés avec des motos avant de tuer 12 d’entre nous. Je suis le seul à m’échapper malgré ma blessure à la cuisse. Ces assaillants sont lourdement armés et logent le long de la forêt entre pètekobi-tiguila et Tiguila-Yangassadiou ».

En tous cas, à Mondoro, la population est formelle sur l’identité des assassinats, qui ne seraient autres que des mercenaires ayant fait irruption dans la commune de Mondoro ; avant de se cacher dans les forêts pour s’attaquer aux pauvres citoyens.

A Mondoro, c’est la psychose. La peur des villageois est la possibilité qu’un  Ogossagou Bis se produise à Mondoro’’, nous a confié le maire de la commune.

Aux dernières, un membre de la communauté Peul a été retrouvé mort dans la même zone.

Face à la gravité du sujet, les nations unies ont fait un communiqué.

Le Représentant Spécial du Secrétaire Général au Mali, M. Mahamat Saleh Annadif a condamné fermement ces nouvelles violences et présente ses condoléances attristées aux familles endeuillées et au Gouvernement du Mali.

Il a lancé un appel pressant aux populations concernées par ces drames, pour « les inviter à l’esprit de tolérance et à la coexistence pacifique, qui sont les valeurs cardinales de la culture malienne ».

« Les Nations Unies exhortent les autorités à redoubler d’efforts pour enrayer ce cycle de violences intercommunautaires, dont la répétition est très préoccupante dans un contexte sécuritaire déjà alarmant, et à tout mettre en œuvre pour que les responsables de ces attaques abjectes répondent de leurs actes devant la justice » a-t-il déclaré.

OUMAR O

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