Il faut le dire…Quelle période de grâce pour le Docteur Boubou Cissé ?

Généralement la mise en place d’un nouveau gouvernement amène  oppositions politiques et  acteurs sociaux à mettre un peu de bémol à leurs critiques et revendications sociales. C’est pourquoi, dans la plupart des démocraties, et même dans les régimes dictatoriaux, quand le pays traverse une période de tensions, de crise, les tenants du pouvoir procèdent à des remaniements plus au moins importants dans l’espoir de pouvoir jouir d’une accalmie. Le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’a pas dérogé à cette technique durant son premier mandat et, moins d’un an  après le début de son second mandat, il en use.

Bien que le nouveau gouvernement de par sa structure et de par les hommes et les femmes qui le composent, soit en deçà de l’espoir suscité, il va jouir d’une période grâce,  mais  pour combien de temps ? La  réponse n’est pas aisée car ce temps dépend de plusieurs facteurs dont certains ne dépendent pas du nouveau gouvernement.

Cependant, une nouvelle approche de gouvernance par les ministres, pourrait conduire à une prolongation de ce délai de grâce. A  ce propos, nous avions souligné dans notre précédente analyse notre scepticisme quant à la capacité  de changement de méthode de travail de la plupart des « nouveaux anciens ministres », c’est-à-dire de ceux qui ont été reconduits dans le gouvernement, a fortiori s’ils ont changé de poste. Leur affectation à un autre poste n’atteste-t-il pas leur manque d’efficience  dans leur ancienne fonction ?

Aussi, l’espoir des maliens se repose donc en grande partie, sur les nouveaux rentrants pour impulser une énergie substantielle et novatrice à l’équipe gouvernementale. Le déblocage de la crise scolaire, la prompte réaction du ministre des affaires étrangères face à la déclaration saugrenue et inamicale d’un général français à propos de la crise au Mali semblent étayer notre propos.

Cependant, restons lucides. Pas plus « qu’une hirondelle ne fait pas le printemps » comme aiment à le dire nos amis français, ces actes que nous venons de souligner ne prouvent pas qu’il y a un changement qualitatif dans la gouvernance. Il faudrait beaucoup plus. En effet,  en sciences sociales, on admet que dans une société, dans un groupe d’individus, un changement de comportement n’est possible que si on atteint ou dépasse une masse critique d’individus favorables à ce changement en son sein. C’est dire que pour espérer un changement qualitatif de la gouvernance d’IBK, le Docteur Boubou Cissé a besoin  de cette masse critique de ministres favorables au changement.  En existe-t-il dans ce gouvernement ?

Les maliens restent dans l’expectative et accordent au nouveau gouvernement un délai de grâce. Période qui ne saurait perdurer car,  les terroristes eux, ne lui accordent aucune rémittence. Et, malgré les efforts déployés, la lutte contre l’insécurité qui est la priorité des priorités reste globalement inefficace. Les violences sont quotidiennes, pires dans leur atrocité  et se propagent de plus en plus sur tout le territoire national.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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