Lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite : La protection des lanceurs d’alerte au cœur des débats

L’hôtel Maeva sis à Hamdalaye ACI  2000 de Bamako a abrité ce mardi 10 septembre 2024, les travaux de la conférence-débat de lancement de la journée africaine de lutte contre la corruption 4ème édition. Cette activité a été organisée par l’office Centrale de Lutte Contre la Corruption et l’Enrichissement Illicite (OCLEI) en partenariat avec ENAP et LUCEG.
Le thème adopté cette année par l’union africaine est :  » Mécanismes efficaces de protection des lanceurs d’alerte est un outil essentiel de la lutte contre la corruption »
La cérémonie était présidée par l’ambassadeur du Canada au Mali. L’objectif visé par l’OCLEI et ses partenaires à travers cette conférence débat est de sensibiliser les gouvernants, les organisations de la société civile, les médias, tous les acteurs et autres citoyens sur la nécessité de protéger les lanceurs d’alerte qui sont les maillons importants de la chaîne de la corruption et des infractions assimilées.
Dans son discours d’ouverture, Seidina Oumar Diarra, représentant de Dr Moumouni Guindo, président de l’OCLEI a laissé entendre que le thème national de cette 4ème édition a mis l’accent particulier sur le contexte de notre pays.
Il dira que la protection des lanceurs d’alerte est devenue une préoccupation croissante dans les conventions internationales en particulier en raison de l’importance accordée à la transparence et à la responsabilité dans la gouvernance mondiale et à la prévention des actes de prévention.
Il a ajouté que notre pays est en phase de la relecture de ses codes et procédures pénales et que cette relecture prévoit des mesures de protection plus efficaces des lanceurs d’alerte.
Ces mesures concernent la non divulgation des identités et l’adresse du témoin ou de la victime, l’élection de domicile de ces lanceurs d’alerte dans un commissariat ou une gendarmerie, l’usage d’une identité d’emprunte, l’enregistrement audio-visuel des déclarations.
D’après la banque africaine de développement, la corruption cause une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollar soit 25% du PIB de l’Afrique.
L’ONUDC précise que chaque année 1000 milliards de dollar sont versés comme pot-de-vin tandis que 2600 milliards de dollars soit plus de 5% du PIB mondial.
<< Dans une étude faite sur la problématique des finances au Mali, le président de l’OCLEI a renseigné que l’état malien a perdu la somme de 1266 milliards de francs révélés par des contrôles externes et laissé passé par les contrôles internes. Cette somme est l’équivalence de 264 hôpitaux comme l’hôpital du Mali. 1167 centre de santé de référence comme celui de de Dièma dans la région de Kayes ou même 42 fois du 3 ème pont de Bamako. >> a t-il précisé
La lutte contre la corruption l’enrichissement illicite est une tâche transversale, nécessitant la conviction de l’engagement et les actes de toutes les parties prenantes.
Elle ne doit pas être un slogan mais plutôt une affaire de tous.
L’OCLEI est chargé de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention de contrôle de lutte envisagée sur le plan national, sous-régional et international pour une lutte efficace et coordonnée contre l’enrichissement illicite.
Pour rappel en décembre 2023, l’OCLEI a transmis plus de 23 dossiers à la justice pour un montant total mis en cause de 23 milliards 918 millions 772 de francs CFA.
Pour sa part, l’ambassadeur du CANADA au Mali a salué les efforts de notre pays dans la lutte contre la corruption qui est devenue un phénomène mondial et constitue un frein au développement.
L’orateur du jour a précisé que la banque mondiale estime que près de 100 milliards de dollars sont annuellement détournés par la corruption à travers le monde. Tous les pays sont affectés c’est pourquoi selon lui, le CANADA est aux côtés du Mali depuis plusieurs années pour l’accompagner dans sa lutte contre le fléau et le soutien pour la protection des lanceurs d’alerte.
<< Le Canada se réjouit aussi de la création du Bureau du Vérificateur Général (BVG) qui est devenu une institution forte dans les efforts du Mali en faveur de la gestion efficace et efficiente du fonds public. La programmation canadienne dans le secteur de la gouvernance inclusive totalise environ 50 milliards de dollars représente 10% du projet bilatéral au Mali et conformément à la politique d’aide internationale féministe du Canada >> a t-il poursuivi avant d’ajouter que ces programmations accordent une place particulière aux femmes, aux adolescents, aux filles qui sont des acteurs du changement en matière de la gouvernance inclusive et de la lutte contre la corruption.
En 2022 -2023, l’aide internationale canadienne au Mali s’est élevée à 128 milliards de dollars soit environ 57,6 milliards de nos francs.
Le Canada se positionne en 4eme position des bailleurs de fonds bilatéraux le plus important au Mali. Il a rassuré que son pays va continuer de s’engager de manière pragmatique et de soutenir les maliens les plus vulnérables en particulier les femmes, et les filles dans le domaine de la santé de l’éducation et de la nutrition
Nouhoum Konaré

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