Victime d’un fait insolite à Moribabougou : Un vendeur ambulant s’épanche

Avec une population galopante, la localité de Moribabougou située à une dizaine de kilomètres de Bamako est devenue la zone de prédilection des vendeurs ambulants. Karim, environ 27 ans, qui s’adonne à cette activité y a été victime d’une mésaventure inoubliable. Lire les faits qu’il a racontés à l’un de ses amis.

Soucieux de combattre l’extrême pauvreté qui faisait souffrir ses parents, Karim l’intelligent, abandonna l’école en devenant conducteur de mototaxi mais qui ne lui a rien rapporté. Plus tard, il s’adonna au petit commerce où la chance a été de son côté. Vivant à Bamako, chaque jour après le petit déjeuner, ce garçon de 27 ans s’empresse de se rendre au marché de Moribabougou pour ne pas rater les premiers clients majoritairement composés de femmes acheteuses de condiments entrant la préparation du repas de midi.

Contrairement aux autres jours, jeudi dernier, l’affluence n’était pas grande. Aux environs de 15 heures, Karim s’empara des manches de son chariot fabriqué en bois qui est bourré d’accessoires de téléphones. Il prit la direction de N’Gabacoro droit situé un peu à l’est de Moribabougou en allant à Koulikoro. Durant le trajet, une demoiselle l’interpella près d’une concession dont il n’a pu résister au charme. « Madame, voulez-vous acheter quelque chose ? », l’a-t-il questionnée en langue nationale Bambara. « Oui, je cherche un power bank de bonne qualité », répondit la jolie fille.

Approchés, ils se sont salués comme il se doit. Seule devant la porte d’entrée principale de la maison, la jeune fille demanda le prix de vente qui lui a été clairement dit. L’ayant accepté, elle reçut l’appareil en question puis pria Karim de la suivre à l’intérieur de la concession pour y prendre son argent. Ébloui par la beauté, le jeune homme poussa son chariot pour le garer jusque dans la cour. Il attendit que la jolie fille ressorte de la chambre pour venir lui remettre son pognon. Subitement, celle-ci fit entendre sa voix attirante provenant du salon en hélant : « Hé, viens prendre ton argent ».

Sans réfléchir, Karim abandonna son chariot et entra rapidement dans la chambre en imaginant quelque chose. Ce ne fut le cas. La piégeuse lui fit asseoir dans son salon, l’offrit à boire et à manger. Après avoir rempli son ventre, Karim sortit et trouva, à sa grande surprise que son étal ambulatoire a disparu dans la cour. Qui l’a pris ? Instinctivement, il se mit à crier « au voleur ! ». Mais, peine perdue. Tourmenté et enragé, le vendeur de chargeurs et façades de téléphones passa le reste de la soirée à faire des va-et-vient entre le domicile de sa cliente et le marché de NGabacoro droit.

Sillonnant les coins et recoins, il ne cessa de poser cette question aux gens qu’il rencontra : « avez-vous vu quelqu’un conduisant un chariot plein d’accessoires de téléphones ? On me l’a volé là-bas ! » On lui répondit par, un non cuisant ! La Nice lady est-elle complice dans la subtilisation des marchandises coûteuses de Karim ? Ce pauvre s’interroge encore sans en trouver le début de réponse.

NOUHOUM KONARE

 

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