L’administration quitte le centre du Mali : Face aux menaces du ministre Bil, lesadministrateurs civils restent de marbre

Les administrateurs civils du Mali en pleine discussion

L’insécurité galopante dans la région de Mopti a poussé le Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC) et le Syndicat Libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration Territoriale (SYLMAT), à prendre des mesures radicales. Les deux syndicats ont tout simplement demandé le retrait de tous les représentants de l’Etat du centre du pays, pour rejoindre la ville de Mopti, voire les localités sécurisées les plus proches.

Cette décision prise par les 2 syndicats de l’administration, a été suivie par la réaction du gouvernement.

En effet, dans une interview accordée à l’ORTM, le ministre de l’administration territoriale, Boubacar Bah a menacé de sanctionner tous les syndiqués qui suivraient les consignes de leurs leaders.

le ministre Boubacar Bah dit Bil

Suite à cela, des représentants de l’Etat de la Région de Mopti ont animé, le samedi 22 juin 2019 à la bourse du travail, une conférence de presse conjointe. L’objectif était d’expliquer la réalité de la situation sécuritaire et de faire une mise au point sur le communiqué du 19 juin 2019 ; qui demandait le retrait des représentants de l’Etat du centre.

Le conférencier, Ousmane Christian Diarra du SYNAC  dira que depuis l’éclatement de la crise en 2012, les Gouverneurs de Région, les membres des Cabinets des gouverneurs, les préfets, les préfets-adjoints et les  sous-préfets ont largement subi dans leur âme et chair. Il argue qu’après les forces armées et de défense, les représentants de l’Etat sont les deuxièmes contingents en termes de pertes en vie humaine.

« De 1990 à nos jours,  17 représentants de l’Etat, ont été tués, suite aux différentes rébellions et assassinats ciblés. Les cas d’assassinats liés à la crise de 2012 sont au nombre de sept (7) », a précisé Diarra.

Les tentatives de lynchage, de saccages et de vandalisme des bureaux et logements, notamment à Kani-Bonzon, Kéniéba, Diré et Sangha, ont été cités en exemples.

Parlant de la sortie médiatique du ministre de l’administration territoriale, le conférencier a déclaré avoir regretté les menaces proférées par ce dernier. Aussi, il ajoute : « l’interview du ministre constitue un appel au suicide.Le ministre n’offre aucune garantie de sécurité à part les habituelles annonces sans suites ni effets ».

Par ailleurs, il déclarera que les syndicats réitèrent leur appel aux militants de rejoindre Mopti et les localités les plus sûres.

Quant aux menaces du ministre, les syndicats, par la voix de leur porte-parole, disent n’avoir pas peur.

Cependant, ils restent ouverts au dialogue.

En dernier point, les administrateurs ont déclaré qu’ils n’exigent pas de l’Etat, une sécurité totale. Ils souhaitent le désarmement de toutes les milices.

Abdoulaye KENE

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