Conférence de haut niveau sur la lutte contre la corruption : Des états africains s’engagent à minimiser le phénomène

L’hôtel de l’amitié de Bamako abrite depuis le lundi 20 Février 2023, la deuxième édition de la Conférence de haut niveau sur la Lutte contre la Corruption en Afrique. Cette cérémonie était placée sous le haut parrainage du President de la Transition Chef de L’Etat, le Colonel Assimi Goita, représenté par le Premier Ministre Dr.Choguel Kokalla Maiga et des Membres de son gouvernement.
<< Lutte Contre la Corruption: Nouvelles dynamiques, recouvrement d’avoirs illicites et Coopération Internationale >>, tel était le thème de cette conférence. A noter que plus de 300 personnalités Nationales et Internationales y ont pris part. Quatre-vingt (80) participants venus de Trente Cinq (35) pays des cinq (5) continents du monde et les Deux Cent 220 autres sont des maliens de l’intérieur. Il s’agit notamment des représentants des ministères, des services centraux, des collectivités territoriales, du haut conseil islamique et des légitimités traditionnelles. Cette conférence s’offre entre autre, le mérite de favoriser le développement de la coopération internationale tout autant que la bonne collaboration entre les services spécialisés dans le domaine de la lutte contre la corruption.
Dans son exposé, M Nouhoum Tapily dira que la corruption n’est pas une fatalité c’est pourquoi les tenants du pouvoir ont compris sa nocivité en tenant compte de la mise en place d’un mécanisme afin de venir à bout du fléau. Il ajoute que le thème de ce panel est une éminente pertinence dans la stratégie globale de la lutte contre la corruption. Quand à Marcel Germain, l’ambassadeur des royaumes des Pays Bas au Mali, représentant des partenaires techniques et financiers de l’OCLEI, la complexité de la corruption nous impose de travailler ensemble. Elle ne peut être combattue de manière durable qu’à travers des sessions conjointes. D’après lui, la corruption est un défi majeur dans le monde entier, aucun pays n’est à l’abri du phénomène. Sans des mesures efficaces de prévention et des sanctions, elle contribue à l’affaiblissement de l’état de droit, elle renforce les inégalités sociales et réduit considérablement les ressources disponibles pour la lutte contre la pauvreté. C’est pourquoi la lutte contre le fléau est une des priorités de la coopération internationale des Pays Bas.
Son Excellence Germain a ajouté que la société civile et les médias jouent un rôle important dans la prévention et la dénonciation des incidents de corruption partout dans le monde. L’orateur a réitéré l’engagement de l’ambassade des Pays Bas Ainsi qu’es les autres partenaires techniques et financiers. « Ensemble nous allons travailler aux côtés de nos partenaires maliens afin de soutenir le maintien de la paix, la stabilité et du développement durable au profit des femmes, des hommes et de la jeunesse malienne » a t-il conclu.
Selon Dr Moumouni GUINDO, Président de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), la Conférence de Haut niveau sur la Lutte contre la Corruption en Afrique est un partage d’expériences entre les acteurs nationaux et internationaux pour la lutte contre la corruption. << il s’agit de maximiser et de mutualiser les efforts, les bonnes pratiques, les leçons apprises de manière à améliorer notre activité au quotidien et à relever le niveau de notre performance>> a-t-il déclaré.
Pour sa part, le maire de la commune II, Aba NIARÉ, dira que la présence massive des experts prouve à suffisance l’intérêt de la cérémonie avant d’affirmer que la corruption freine la croissance d’un pays. Pour ce faire, nous devons tous agir pour sauver l’état de droit en Afrique. Nous devons tous reconnaître notre responsabilité face au fléau

Pour le premier ministre Choguel Kokalla Maiga représentant du président de la transition Col Assimi Goïta, notre pays est honoré par la présence massive des participants et la qualité de la deuxième édition de la Conférence de haut niveau sur la corruption en Afrique organisée à Bamako par l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite en partenariat avec la justice, la cellule nationale de traitement des informations financières et les structures nationales de contrôle. Dans son discours, le premier ministre Maiga dira que l’enrichissement illicite est un corollaire de la corruption. C’est un fléau nuit gravement au développement économique d’un pays. Le combat planétaire contre la corruption et l’enrichissement illicite et le blanchiment de capitaux est irréversible c’est pourquoi, les autorités de la transition mènent une lutte implacable contre la délinquance financière et l’impunité.
A ses dires, ce combat s’inscrit dans une longue tradition d’action énergique des autorités maliennes pour imposer une gestion des ressources publiques meilleures. De 1960 en nos jours de nombreuses actions ont été menées dans ce cadre, telles que l’opération taxi à la loi portant sur la prévention et de répression de l’enrichissement illicite en passant par l’institution de la peine de mort contre les auteurs d’atteinte aux biens publics. La commission spéciale d’enquête sur la corruption et l’enrichissement illicite et les États généraux sur la corruption et la délinquance financière.
La création de l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite est une résultante de ces assises à travers notamment, le forum national de la lutte contre la corruption qui a recommandé et mise en place » une structure indépendante de coordination et de prévention de lutte contre la corruption » pour mettre en œuvre non seulement les recommandations des états généraux sur la corruption, mais aussi les engagement du Mali au niveau de l’UEMOA, de la CEDEAO, et l’Union Africaine et de l’Organisation des Nations Unies.
Les missions de l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite sont complémentaires de celles des autres structures de contrôle, la section de la cour suprême, le contrôle général des services publics, les inspections, les pôles économiques et financiers, le vérificateur général, la cellule nationale de traitement des informations financières et le pôle judiciaire spécialisé sur le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. C’est pourquoi, il encourage la synergie d’action entre toutes ces structures nationales impliquées directement et indirectement dans lutte contre la corruption le blanchiment des capitaux et l’enrichissement illicite.
Le Premier Ministre Dr.Choguel Kokalla Maiga a poursuivi que le phénomène persiste et gagne en ampleur nécessitant le renforcement des capacités de riposte de la part des citoyens, de la société civile, des médias, des services de l’état et les organisations des collectivités territoriales avec l’appui et le soutien des plus hautes autorités.
« La lutte contre la corruption doit être un sacerdoce pour chacun et pour tous. Nous devons tirer les leçons de ses actions déjà réalisées, identifier ce qui n’a pas marché et changer de fusil d’épaule car dit -on » la folie c’est de faire toujours la même chose et d’attendre de résultats différents » a t-il conclu avant de remercier les partenaires qui se sont joints à l’OCLEI pour l’organisation dudit événement.
Tous les experts présents à ce panel ont convenu que le phénomène ne saurait être endigué si les acteurs ne conjuguent leurs efforts.

NOUHOUM KONARÉ

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