Monsieur le Ministre de la Communication, de l’Économie Numérique et de la Modernisation de l’Administration,
Monsieur le ministre de la Jeunesse, des Sports de l’Instruction Civique et de la Construction Citoyenne,
Monsieur le Gouverneur du District de Bamako,
Monsieur le Représentant de la Haute Autorité de la Communication (HAC),
Monsieur le Chef de la Délégation de l’Union Européenne,
Monsieur le Représentant Résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Mali,
Monsieur le représentant de l’UNICEF
Monsieur le Représentant de l’Ambassade des États-Unis,
Monsieur le Représentant de l’ambassadeur de la Chine,
Monsieur le Représentant de l’Ambassadeur de Danemark,
Monsieur le Président de la Maison de la Presse,
Monsieur le Représentant de l’UNESCO,
Monsieur le Représentant de World Vision,
Monsieur le Représentant de l’ONG Internationale Search for common Ground,
Monsieur le Représentant de la Fondation Tuwindi,
Monsieur le Représentant des Autorités de Protection des Données à Caractère Personnel,
Monsieur le procureur chargé du pôle national de lutte contre la cybercriminalité
Monsieur le Directeur de l’École Supérieure du Journalisme et de la Science de la Communication,
Monsieur les Représentants des Organisations Faîtières de la Presse,
Chers Blogueurs, Partenaires, et Utilisateurs de Contenus Web,
Mesdames, Messieurs les Journalistes,
Bonjour à tous,
Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde gratitude pour votre présence nombreuse et de grande qualité à cette cérémonie de signature de la Charte de la Presse en Ligne, qui coïncide avec la clôture du projet intitulé « L’Internet et les Médias pour la Citoyenneté, le Genre et la Paix ». Ce projet, porté par l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL Mali), la fédération des médias numériques du Mali, a débuté dans cette enceinte, au cours de la Semaine de la Liberté de la Presse, et atteint aujourd’hui son aboutissement avec la signature de cette charte.
Nous sommes conscients du contexte actuel, marqué par des crises politiques, institutionnelles et sécuritaires, qui ont malheureusement favorisé la prolifération des fausses informations, de la désinformation et de la mal-information, noyant ainsi la véritable information. Les défis auxquels nous sommes confrontés sont de taille.
Le projet « L’Internet et les Médias pour la Citoyenneté, le Genre et la Paix », mis en œuvre par APPEL Mali, avait pour objectif de renforcer les compétences des médias de presse en ligne et des journalistes dans les régions de Koulikoro, Ségou et le District de Bamako. Alors que nous avions initialement pour objectif de former 65 journalistes, nous avons réussi à former 68, abordant des thématiques essentielles telles que la citoyenneté numérique, le journalisme sensible aux conflits, le genre, la lutte contre la désinformation et l’extrémisme violent. Ces sessions de renforcement de capacités ont rassemblé des participants de la presse en ligne, de la presse écrite et de la presse audiovisuelle.
De plus, nous avons équipé 20 organes de presse en ligne avec du matériel multimédia afin de développer des contenus multimédias. Vingt journalistes, issus de ces organes de presse bénéficiaires, ont été formés aux techniques de prise de vue, de montage audiovisuel, à la citoyenneté numérique, au journalisme sensible aux conflits, au genre, à la lutte contre la désinformation et à la prévention de l’extrémisme violent.
La signature de la Charte des Professionnels de la Presse en Ligne s’inscrit dans le prolongement naturel de ce projet. Cette charte, composée de 19 articles, traite de questions cruciales liées à la responsabilité des professionnels de la presse en ligne, à la modération des contributions et des commentaires, ainsi qu’au suivi et à l’adhésion. Permettez-moi de mettre en lumière certains points clés de cette charte :
L’Article 2 engage les Professionnels de la Presse en Ligne au Mali à défendre la liberté d’expression, du commentaire et de l’opinion.
L’Article 3 les exhorte à publier exclusivement des informations véridiques et à ne pas altérer les textes et les documents.
L’Article 4 les oblige à ne pas diffuser des informations ou des messages de nature propagandiste, injurieuse, diffamatoire, raciste, ou basés sur des accusations sans fondement. Ils ne doivent également pas tirer profit de la publication ou de la suppression d’informations.
L’Article 5 leur demande de systématiquement mentionner la source d’un article, d’une image ou d’une vidéo provenant d’un autre support ou journal pour publication.
L’Article 6 les encourage à ne pas recourir à des méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents.
L’Article 7 les incite à s’abstenir de publier de fausses informations et des rumeurs. En ce qui concerne la modération, les professionnels de la presse en ligne s’engagent à modérer : tout propos incitant ou faisant l’apologie du terrorisme ; les incitations ou attaques liées à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale, xénophobe ou sexuelle ; les commentaires injurieux, dégradants ou attentatoires à la dignité humaine ; les harcèlements de toute nature et les commentaires à caractère pornographique.
La charte sera lue dans son intégralité par le maître de cérémonie avant d’inviter les professionnels à la signer. En apposant notre signature sur cette charte, nous, professionnels de la presse, estimons qu’il est de notre responsabilité de pacifier l’espace virtuel en diffusant des informations véridiques et apaisantes. C’est la meilleure manière pour nous d’accompagner les institutions nationales pour la réussite de la sortie de la crise. Ce qui nous a valu notre inclusion dans le programme de la Transition Réussie du EU/PNUD.
À l’avenir, nous envisageons de fournir cette charte à toutes les rédactions des médias au Mali ainsi qu’aux organisations faîtières. Nous sommes convaincus que, tôt ou tard, tous les médias traditionnels ou classiques feront la transition vers le numérique. Il est donc essentiel que chacun se familiarise avec cette charte pour éviter tout écart déontologique. Nous espérons également compter sur le soutien de nos partenaires pour la mise en place de futurs projets visant à promouvoir l’éducation au numérique.
Je ne saurais terminer mon intervention sans exprimer ma sincère reconnaissance envers nos précieux partenaires, sans lesquels ce projet n’aurait pas pu voir le jour. Je tiens à saluer chaleureusement l’Union européenne et le PNUD pour leur soutien indéfectible. Un mot spécial de gratitude à l’ancien ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne, Monsieur Bart, qui a cru en notre projet dès le début.
Mes remerciements vont également au Ministère de la Communication, de l’Économie Numérique et de la Modernisation de l’Administration, dont l’accompagnement constant a contribué à apaiser l’espace virtuel.
Je souhaite également adresser mes remerciements à la Maison de la Presse, qui nous a accompagnés de bout en bout dans la mise en œuvre de ce projet. Je tiens à saluer le Président Bandiougou Danté, qui malgré son absence à Bamako, a tout mis en œuvre pour être présent lors de cette cérémonie.
Je n’oublie pas de remercier chaleureusement le Vice-Président de la Maison de la Presse, Monsieur Boubacar Dabo, pour son précieux concours dans l’élaboration de cette charte. Mes remerciements vont également à nos partenaires naturels, Tuwindi, APDP, la HAC,Maison de la Presse, les associations des blogueurs, pour leur présence constante à tous nos événements.
Enfin, un grand merci à tous les membres de l’Association des Professionnels de la Presse en Ligne (APPEL Mali) pour leur dévouement et leur travail acharné qui ont contribué à la réussite de ce projet.
Je conclurai en citant un juriste français qui disait : « Les réseaux sociaux et internet, initialement prévus pour faciliter les rapports entre individus, sont de plus en plus détournés de leurs finalités par une jeunesse qui les utilise à tort ou à travers par effet de mode, ignorant que certains actes sont constitutifs d’infraction et donc entraînent des sanctions. »
Je vous remercie chaleureusement pour votre aimable attention.
Modibo Fofana, Président de APPEL MALI