ÉDUCATION : Nouvelle guerre de tranchée entre les syndicats signataires du protocole du 15 octobre et le Premier Ministre Boubou CISSE

Collectif des enseignants en grève
– Photo N KONARE –

Les syndicats signataires du 15 octobre 2019 ont animé une conférence de presse le samedi 28 septembre 2019 à la maison de l’enseignant. Le but de cette rencontre était de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur deux faits majeurs. Il s’agit, un, de la non-exécution de certains points du procès-verbal de conciliation ; et deux, la non prise en compte  des enseignants dans la nouvelle grille de l’UNTM.

Cette conférence de presse a regroupé tous les leaders des syndicats signataires de l’éducation du 15 octobre 2019 et plusieurs militants.

Selon Adama  FOMBA, porte-parole de la synergie des syndicats de l’éducation, le gouvernement doit tout faire pour éviter que l’année scolaire 2019-2020 ne  tombe dans les problèmes que celle de l’année précédente. Il s’agit des  incessantes grèves et le retard dans l’exécution normale des cours.

FOMBA a expliqué que sur les 10 points  de revendications qui avaient fait l’objet d’accord avec le gouvernement,  seulement les points 2, 4 et 9 sont en cours d’exécution. Les autres points, c’est-à-dire les points 1,3, 5, 7, 8 et 10 ne font l’objet de la moindre application.

En effet, dans les points relatifs à l’exécution du procès-verbal de conciliation,  signé le 18 mai 2019 entre le gouvernement et les syndicats signataires du protocole du 15 octobre 2016, il est question de la prise en charge des enseignants régis par la loi N’ 2018-007 du 16 janvier 2018. Cette loi porte statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale. Cela, conformément à la majoration intervenue sur la grille du statut général.

Face à la situation, les syndicats de l’éducation sont montés au créneau. Ils estiment tout simplement que ce blocage découle d’un manque de volonté  du gouvernement.

S’agissant de la majoration intervenue sur la grille du statut général, conclue entre le gouvernement, le CNPM et L’UNTM ; il est prévu une augmentation de 20%, accordée aux fonctionnaires régis par le statut général. Curieusement, les enseignants ont été ignorés par cette augmentation.

Pourtant, les syndicalistes sont formels sur leur position. Ils expliquent que  la loi N° 2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental, de l’éducation préscolaire et spéciale, dispose en son article 39, que  toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général, s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire de l’enseignement fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale.

Fort de cela, les syndicats signataires du 15 octobre 2016 ont exprimé leur désappointement au gouvernement. Ils l’ont fait savoir à travers deux correspondances adressées au ministre du dialogue social du travail et de la fonction publique, respectivement le 30 mai 2019 et le 19 juillet 2019.

Constatant le peu d’effet produit par ces deux missives, les syndicats ont remis cela, en envoyant deux autres correspondances au premier ministre Boubou Cissé. La première lettre date du 06 septembre 2019 ; elle demande l’application de l’article 39 de la loi, portant statut du personnel enseignant. La seconde, envoyée le 16 septembre 2019, est une demande d’audience adressée au Premier ministre. Malheureusement, toutes ces correspondances sont restées sans suite, disent les syndicalistes.

Comme si cela ne suffisait, les  syndicats de l’éducation ont sollicité une rencontre avec les familles fondatrices de Bamako et les leaders religieux. Cette demande est aussi restée sans suite.

Outre ces différentes correspondances adressées au gouvernement, des plusieurs autres rencontres ont été faites. Il s’agit de la rencontre d’information et de sensibilisation avec la société civile du mercredi 11 septembre 2019. Et la rencontre avec le regroupement des partis politiques, tenu le jeudi 12 septembre 2019 à la maison de l’enseignant. Toutes ces rencontres n’avaient qu’un seul but : trouver une solution au problème des enseignants et mettre l’école malienne à l’abri des crises, à l’image de l’année scolaire écoulée.

En tout cas, une chose est claire selon  les leaders syndicaux. C’est que l’attitude du premier ministre à ne pas vouloir rencontrer les syndicats,  prouve à suffisance son mépris vis à vis des enseignants. De même, ce refus de Boubou Cissé étale à grand jour sa volonté manifeste de tout faire pour éviter une école stable,  apaisée et performante au Mali.

Les syndicalistes signataires du protocole du 15 octobre 2016 restent déterminés à poursuivre le combat. Ils disent qu’ils prendront toute leur responsabilité le moment venu, afin de mettre leurs militants  dans leurs droits.

Nouhoum KONARE

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