Il faut le dire… Ces redites qui mettent à nu l’impéritie du pouvoir

Depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême en 2013, le président IBK aborde dans presque tous ses discours à la nation des thèmes tels : paix et sécurité, cohésion sociale, lutte contre la corruption, satisfaction de la demande sociale, autorité de l’état etc.

Relevons quelques passages de ses discours pour étayer nos propos. C’est ainsi qu’à l’occasion de son investiture le 04 septembre 2013, nous relevons :

« Ah, Maliennes et Maliens ! J’ai compris votre message. Il m’est allé jusqu’au fond de l’âme. »

Puis plus loin : « A cet effet, en tant que Président de la République, je m’attellerai sans relâche à restaurer l’Autorité de l’Etat » « Nul ne sera au-dessus de la loi. Elle s’appliquera de manière égale à tous. Je mettrai fin à l’impunité, aux passe-droits qui sont à l’origine du dévoiement des institutions judiciaires et étatiques. »

Trois mois plus tard, à son message de nouvel an, le 31 décembre 2013, il tient un discours d’opposant en fustigeant le bilan de son prédécesseur, avec des mots très durs qu’on pourrait les lui adresser aujourd’hui.

En effet il a déclaré : « Je suis venu trouver un Mali à genou. Un Mali dont l’autorité de l’Etat a été considérablement affaiblie, minée par des années de mauvaise gouvernance.

Un Mali dont les caisses étaient vides, nous laissant peu de marges de manœuvre budgétaires pour entreprendre tout de suite les formidables progrès auxquels notre peuple aspire.

L’Etat de nos forces de défense et de sécurité n’était pas non plus à hauteur de souhait, vous le savez. Les responsabilités en seront situées Inch’Allah ! Pour que notre pays ne connaisse plus jamais pareille humiliation ! »

« La gestion rigoureuse de nos ressources passe par le contrôle de la corruption sur deux fronts : la lutte contre l’impunité et les réformes systémiques. Oui, je dis et redis que l’argent des Maliens est sacré et qu’il faut désormais l’utiliser à bon escient. C’est pourquoi, je décrète l’année 2014, année de la lutte contre la corruption. »

« Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Inch’Allah »

Le 31 décembre 2015 : « Il s’agit des défis du rétablissement de la paix et de la sécurité ; de la préservation de la cohésion nationale ; et celui de la prise en charge de la demande sociale »

Le 31 décembre 2016, dans son discours de nouvel an, il réitère :« J’avais souligné que parmi les défis qu’affronte la Nation, trois retiennent tout particulièrement mon attention. Celui du rétablissement de la paix et de la sécurité. Celui de la préservation de la cohésion nationale. Et celui de la prise en charge de la demande sociale. »

Et le dimanche 14 juin 2020, il nous délivre la même rengaine : « J’ai suivi avec attention les récents événements qui se sont déroulés dans notre pays. J’ai entendu les colères et les cris. J’ai entendu les revendications et les interpellations. » Puis il ajoute qu’il œuvre pour la satisfaction de la demande sociale à savoir : éducation, santé, sécurité emploi… !

Le malien ordinaire en lisant cela se demandera certainement s’il est dans le même pays que le président de la république.

En effet ce n’est  pas aux habitants des régions du nord, de Mopti  et une bonne partie des régions de Ségou et de Koulikoro, qu’il faut dire qu’ils ont la sécurité. Habitants dont les situations sécuritaire et humanitaire sont telles qu’ils sont en proie à un sentiment de déréliction de la part de l’État. Et que dire des réduits Bamako, Sikasso qui semblent sécurisés ?

La plupart des hommes politiques, opérateurs économiques et même des religieux ont livré leur honneur à l’encan favorisant la corruption tout azimut dans tous les secteurs de la vie économique et sociale.

Et les dernières élections législatives, les grèves des enseignants de la SYNERGIE sont venues aggraver le délitement d’une situation politique et sociale qui est était déjà tendue.

C’est dire que la priorité qui était « de recoudre notre tissu social, lardé, déchiré, abîmé par des mois de crise, pour réconcilier notre Nation », n’a donc pas eu lieu.

En relisant toutes ces redites du président malien et en examinant la situation dans laquelle les maliens vivent, on ne peut parvenir qu’à une conclusion : l’impéritie du pouvoir en place à pouvoir réaliser ne serait-ce qu’une seule de ses promesses.  Il n’est donc pas surprenant, que les partisans de l’Imam Mahamoud Dicko arrivent à fédérer tous les mécontents dans un vaste mouvement pour demander et même exiger la démission du président de la république.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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