Notre pays est en phase de battre le record de violence en milieu scolaire. Si rien n’est fait par les autorités pour maintenir la sécurité à l’école, le pire risquerait sans nul doute de produire.
L’assassinat de Madame Ouattara Ramata Togola est venu élever le nombre de cas d’enseignants victimes de violences à l’école au Mali.
Cette dernière a été froidement égorgée dans son lieu de travail par des inconnus le mois d’avril dernier. Sans compter le nombre important d’enseignants enlevés et exécutés au centre et au septentrion de notre pays par des djihadistes pendant la crise.
Le constat est très amer dans nos établissements scolaires, le personnel enseignant devient de plus en plus la proie des vagabonds de tout genre.
Les enseignants sont dans la plupart des cas, victimes d’agression physique qui leur coûte parfois la vie. A titre d’exemples, au groupe scolaire de Sarambougou relevant du Centre d’Animation Pédagogique (CAP) de Sangarébougou, le personnel enseignant qui y sert est exposé à toute sorte de risques. L’école ne disposant pas de clôture, des élèves vagabonds d’autres établissements sèchent les cours pour faire irruption dans l’enceinte de l’école, où ils perturbent et menacent des enseignants en plein cours par des jets de pierres sur les tôles ou par les fenêtres.
Le seul gardien qui s’occupe de la sécurité de l’école pendant la nuit est souvent menacé à mort par des bandits armés qui transforment la cour en jungle pendant que les vérandas des salles de classe deviennent des chambres de passe. Pour rappel, un ancien élève dudit établissement fut victime d’un coup de poignard il y a 3 ans. Tôt le matin, son corps sans vie a été identifié par ses camarades derrière les locaux de l’école. Toutes choses qui mettent l’accent sur une insécurité qui mine progressivement l’espace scolaire.
Au cours de cette année scolaire, à l’école publique de Nafadji en commune I, un élève a grièvement blessé à la nuque son maître à l’aide d’une hache.
Au lycée Simbo Keita de Kita également des professeurs ont été victimes d’agression physique par des élèves dudit établissement.
Il faut signaler que dans certains coins de brousse, des enseignants sont victimes de menace et d’agression physique à cause de leur statut.
Aucune valeur n’est accordée au corps enseignant par certains habitants de ces localités, du coup, ils deviennent leurs ennemis jurés régénérant aux affrontements physiques.
La plupart de ces villageois pensent que les enseignants viennent dans leur village par plaisir, ils ignorent les contraintes du métier. Ceux-ci sont souvent animés de la haine vis à vis de leurs hôtes (enseignants).
Autre exemple et non des moindres, un enseignant fût victime d’agression physique à Sabougou, dans la commune rurale de Massantola, CAP de Kolokani.
L’instituteur a été bastonné par jalousie par des jeunes villageois, sa maison a été saccagée et pillée. Toute chose qui l’a contraint à faire un abandon de poste. N’eussent été des personnes de bonne volonté, l’enseignant perdrait la vie.
Eu égard à ces nombreux cas de violences faites aux enseignants, il urge pour les autorités de prendre des dispositions permettant de sécuriser les acteurs principaux de l’école afin de s’offrir zéro violence dans nos établissements scolaires.
Nouhoum Konaré