Partie pour être une force électorale redoutable, la CMAS a montré des pas moins assurés que prévu dans sa première tentative de conquête du pouvoir. L’immaturité avérée de la CMAS a poussé le grand boss à prendre les choses en main. Mahamoud Dicko décide que la CMAS ne sera pas sur le terrain des prochaines législatives. Un coup de massue que les opportunistes tapis dans l’ombre mettront du temps à encaisser.
Les élections législatives s’annoncent très chaudes au Mali. Prévu pour le mois de mars 2020, le premier tour de ce scrutin tant attendu, mobilise déjà des foules au sein des états-majors des partis politiques.
A l’instar des traditionnels partis politiques, rompus dans l’art des élections, la CMAS est encore trop jeune pour faire le combat au corps à corps.
C’est certainement ce qui a motivé le patron de la CMAS, ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali, Mahamoud Dicko, à couper l’herbe sous les pieds des opportunistes, tapis dans l’ombre du mouvement.
Il apparait clairement que l’alliance faite avec le parti CODEM d’Amion Guindo, a provoqué une situation de gêne au sein de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de Mahamoud Dicko.
Face aux réactions plutôt négatives et autres analyses de spécialistes défavorables à la CMAS, l’imam a préféré un retour sur terre moins brusque. Il a, après analysé apprend t-on, demandé à ses soutiens de surseoir à leur ambition de se faire une place dans l’hémicycle.
L’imam estime que la CAMAS est trop jeune (lancée le 07 septembre 2019), moins structurée et moins implantée dans le pays, pour aller à la conquête de l’assemblée nationale. Mahamoud Dicko précise que si la CMAS a des ambitions pour le Mali, pas besoin de se précipiter pour y arriver.
Cependant, Dicko laisse la porte ouverte aux sympathisants et autres cadres de la CMAS souhaitant se porter candidat de façon individuelle. A ceux-ci, le chemin est totalement libre, apprend-on de la CMAS.
Pourtant, ce brusque virage de Mohamoud Dicko ne serait pas forcement lié à la jeunesse du mouvement. Un autre paramètre de taille est à compter. Cela n’est autre que le niveau très bas du capital de sympathie de la CMAS auprès des religieux eux-mêmes et du citoyen lambda; deux catégories sociales incontournables pour gagner une élection au Mali.
Au sujet du religieux, disons que la faiblesse du capital de sympathie de la CMAS est fortement constatée au niveau du Cherif de Nioro ; cet homme sur lequel Dicko et ses hommes comptaient énormément.
Chose normale car au lancement de la CMAS, le représentant du Cherif de Nioro avait largement amadoué la Coordination, avant d’assurer Dicko et Kaourou Jim de tout le soutien de Nioro du Sahel.
Entre temps, de l’eau a coulé sous le pont. Les réalités doctrinales, voire socio religieuses, reprennent petit à petit leur place dans l’idylle de circonstance entre Dicko et Bouillé.
Ici, la théorie « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » peine à tenir la route. Chacun des deux commence à voir le monde comme il le voyait bien avant leur combat commun contre le régime IBK et son Premier Ministre SBM.
Pour les futures législatives, ce n’est point un secret, le Chérif a d’autres forces à soutenir. Conséquence, la CMAS perd un appui de taille pour faire sa courte échelle.
Du côté du simple citoyen, la compréhension tiendrait en cela : « Souley et Demba sont les mêmes enfants de la vieille Fatou ». Cela veut dire que l’opinion voit la CMAS pour un parti politique comme les autres ; quand bien même Mouhamoud en soit le parrain.
Conclusion. Bref, tous les politiques se valent ; la CMAS de Dicko ne fera pas exception.
Seybou KEITA