Lutte contre l’Enrichissement Illicite : Les agents des aéroports du Mali sensibilisés

La salle de délibérations de l’hôtel Maeva sis à Hamdalaye ACI 2000 a abrité les travaux ee sensibilisation des agents des aéroports du Mali. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la semaine nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite instituée en commémoration de la Journée internationale de la lutte contre la corruption dont le thème est << La convention des nations unies contre la corruption a 20 ans, unisons le monde contre la corruption >>.
Selon l’orateur du jour, l’amélioration de la gouvernance des infrastructures des transports est une priorité des plus hautes autorités particulièrement, l’aéroport international Modibo Keita de Bamako qui occupe une place de choix dans l’économie nationale et dans l’accessibilité de notre pays.
<< Les aéroports contribuent aux commerces et aux échanges internationaux en même temps, ils servent de vitrine pour l’image du pays.
La qualité du cadre physique, mais aussi la rigueur et la courtoisie des agents sont des éléments d’appréciation que le visiteur projete sur l’ensemble du pays. L’oclei salue les agents de l’aéroport pour la qualité de leur prestation en général bien appréciée par les utilisateurs. Néanmoins des améliorations restent possibles voire nécessaires dans une logique d’amélioration continue. C’est pourquoi, cette activité se fixe comme objectif d’informer et de sensibiliser les personnels des agents des aéroports du Mali et de leurs prestataires sur les pratiques de corruption dans leur milieu de travail. Les premiers responsables de cette structure, le personnel technique et administratif, les agents de sécurité et de contrôle, les usagers, chacun en effet a un rôle essentiel à jouer dans la sensibilisation, pour une meilleure gouvernance de nos aéroports. >> a t-il ajouté.
Le président de l’OCLEI dira qu’aucune action n’est de trop et chaque acteur a un rôle important et incontournable.
Dans son discours, le représentant du ministre en charge des transports dira que la lutte contre la corruption relève des actions de l’’Etat pour assurer la qualité de la gouvernance publique et promouvoir le développement économique et social et que l’état s’est doté d’un cadre juridique et institutionnel sans cesse renforcé.
Au plan juridique, les statuts des personnels des institutions publiques administratives et judiciaires fixent des règles juridiques et morales spécifiques et des obligations exorbitantes du droit commun, qui constituent ensemble les codes d’éthique et de déontologie dans la sphère publique.
La violation de ces règles et obligations entraine l’application de mesures disciplinaires et de sanctions pénales. A titre d’illustration, le Statut général des fonctionnaires, qui est le statut de personnel de référence, dispose notamment que le fonctionnaire respecte les obligations de service exclusif, de loyalisme et de dignité, de désintéressement, de réserve, de secret professionnel et de discrétion professionnelle.
Ces obligations statutaires sont étendues par la loi n° 058 du 05 décembre 2019 portant code d’éthique et de déontologie de l’agent de l’administration publique à tous les personnels des services publics, y compris les organismes personnalisés (Etablissements publics, Société d’Etat, Société d’économie mixte).
Le representant du ministre a précisé que dorénavant, tous les agents des services publics, au sens de la loi du 19 septembre 2014, sont soumis au code d’éthique et de déontologie, quelle que soit leur situation juridique. Peu importe leur appartenance au régime statutaire ou au régime contractuel.
En d’autres termes, les règles juridiques, les valeurs morales et les principes de bonne conduite, consacrés par le Statut général des fonctionnaires et les autres textes statutaires du personnel, s’appliquent à tous les agents de l’Administration publique, désignés dans la loi du 05 décembre 2019 précitée, sous le vocable « agents publics ».
Au plan institutionnel, l’Etat a mis en place des organes de contrôle, de nature et de mission diverses, qui concourent à la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre la corruption notamment, l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), dont la dénomination même reflète la mission, le Vérificateur général, le Contrôle général des services publics et les Inspections spécialisées des départements ministériels issus de la réforme de 2001, adoptée sous le prisme officiel de la lutte contre la corruption et la délinquance financière.

Selon lui, les textes précités interdisent notamment à l’agent public de solliciter ou d’agréer, à raison de ses fonctions, les dons, gratifications et tous autres avantages de nature à compromettre l’indépendance du personnel et le renom de l’administration publique.
Quiconque aura observé les règles et les obligations se félicitera de son appropriation de l’éminente dignité de la puissance publique et de la qualité son intégration dans l’environnement institutionnel public. Il méritera alors la rémunération, les honneurs et les privilèges.
<< Il est gratifiant et exaltant pour un agent public d’être doté d’une main qui n’est pas sujette à recevoir de l’usager du service public des avantages de nature à soustraire aux obligations d’impartialité et de désintéressement qui assurent la qualité du service public et la satisfaction des besoins d’intérêt général.
Quiconque au contraire se sera délié de l’éthique et de la déontologie trouvera sur son chemin le Conseil de discipline, les institutions de contrôle et notamment l’OCLEI, les tribunaux pour se voir infliger les sanctions légales souvent assorties de l’interdiction d’exercer un emploi public.>> a t-il précisé
Il a rappelé que le Président de la Transition, Chef de l’Etat, Son Excellence le Colonel Assimi GOÏTA, s’est engagé, lors de son discours d’investiture, le 7 juin 2021, à apporter le changement nécessaire pour une gouvernance économique et financière vertueuse. L’actualité de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite confirme l’engagement solennel.
<< Le processus engagé pour la refondation de l’État, qui est irréversible, repose notamment sur la modernisation et la moralisation de l’action publique. Les Maliens sont résolument engagés à payer ce prix pour offrir des services à la hauteur des attentes des usagers du service public, des administrés, des citoyens.
La corruption a des impacts négatifs sur tous les aspects de la société. Elle compromet le développement économique social et sape les institutions démocratiques et l’Etat de droit. Elle est le principal obstacle au développement économique, social et culturel dans le monde. Les statistiques de l’ONUDC relèvent que chaque année, 1 000 milliards de dollars sont versés en pots de vin, tandis que quelques 2 600 milliards de dollars, soit plus de 5 % du PIB mondial, sont détournés. Selon la Banque africaine de Développement, la corruption cause, à elle seule, une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollars, soit 25% du PIB de l’Afrique >> a t-il ajouté
Le cadre juridique de la lutte contre la corruption et l’enrichissement, illicite, les bonnes pratiques en matières de gouvernance aéroportuaire à travers le monde étaient des thèmes évoqués au cours dudit atelier.
Plus de 70 agents des services et organismes du Ministère des Transports et des Infrastructures y ont pris part.
Nouhoum Konaré

 

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