Bandiougou Doumbia, le patron du mouvement religieux Nourridine, se trouve en prison à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, après une garde à vue dans les locaux de la police de la brigade d’investigation judiciaire.
Au religieux, le procureur, à la demande duquel le prêcheur a été interpellé, reproche des faits aussi graves que l’apologie du terrorisme, l’offense au Chef de l’Etat doublé d’un appel à la révolte. Tout cela a été fait dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux en début de semaine.
Bandiougou Doumbia, pour ceux qui le connaissent, n’est pas à sa première expérience, s’agissant des propos déplacés et autres insultes à l’endroit des personnalités de notre pays.
Se rappelle t-on, en 2009, l’adoption du code des personnes et de la famille avait provoqué un lever de bouclier au niveau du Haut conseil islamique et de l’Union des jeunes musulmans du Mali.
A l’époque, Bandiougou, alors membre du bureau des jeunes musulmans du Mali, s’est fait remarquer par une production audio, dans laquelle il s’en prend très violemment au président ATT, à son premier Modibo Sidibé, à Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale à l’époque ; et aux autres députés.
Dans sa diatribe du moment, les honorables Coulibaly Kadiatou Samaké de la CV et Touré Safiatou Traoré de la CIII, ont été sérieusement savonnées par le prêcheur ; comme pour dire que le respect de la femme n’existe pas dans son monde à lui Bandiougou.
Aujourd’hui Bandiougou Doumbia a remis cela. Dans une vidéo très virulente, le prêcheur a profité d’un combat personnel (le déguerpissement des 300 hectares de N’Tabacoro) pour lancer des menaces et propos lugubres ; le tout dans un langage digne d’un tenancier de « Saloon » dans le Far west américain. A l’honneur de qui ? Certainement pas des musulmans du Mali.
«…Dites à Iyad et à Kouffa que nous sommes avec eux…. Je demande aux prêcheurs d’écrire à Iyad et Kouffa pour leur dire qu’on leur soutien. … oui, je suis terroriste. …..Le président IBK est au crépuscule de sa vie …Faites des bouteilles remplies d’essence et tuer, …..etc ». Voilà en partie ce que dit Bandiougou dans la vidéo.
Face à de telles inepties, la justice a décidé une réaction à la hauteur des propos. Sur instruction du procureur de la commune VI, le récalcitrant prêcheur a été interpellé tard dans la nuit du dimanche au lundi 17 février 2020.
Contacté par nos soins, un des membres des jeunes musulmans du Mali qualifie les propos de Bandiougou de personnels, subversifs, en porte à faux avec la vision de leur association.
Il ajoute qu’en 2009, après avoir verbalement insulté le président ATT et autres députés, Bandiougou Doumbia avait été formellement rappelé à la retenue par les jeunes musulmans. Cela n’a pas servi à grand-chose car le prêcheur vient de frapper encore.
Cette fois-ci , il ne saurait compter ni sur l’appui des jeunes musulmans du Mali, encore moins sur celui du Haut conseil islamique du Mali.
« Une racaille, quoi qu’on fasse, reste toujours une racaille », précise notre interlocuteur.
Cependant, pas plus tard que le jeudi passé, le haut Conseil Islamique du Mali a demandé la clémence des autorités du pays. Dans sa déclaration, le HCIM rappelle le pardon de Bandiougou à l’adresse des autorités du Mali, à commencer par le Président IBK. Selon les infos, Bandiougou aurait personnellement demandé pardon au président IBK pour l’offense.
Est-ce suffisant pour relaxer le prêcheur récalcitrant ? Nous estimons que non. Dans un état de droit, la justice doit être égale pour tout le monde.
La rédaction