« Si l’État du Mali n’existe pas, il faut qu’il existe. S’il existe faut qu’il s’assume. S’il ne s’assume pas le peuplement Dogon va certainement s’assumer et enclencher un processus d’autodétermination en vue de développer ses propres capacités de défense ».
Cette déclaration est tirée du communiqué du Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon. Ce collectif est fortement ébranlé par l’attaque meurtrière du mercredi 1er juillet 2020 qui s’est soldée par l’assassinat de 32 pays, tous membres de la communauté Dogons dans les localités de Gouari, Djimďo, Pangadougou et Dialakanda, tous dans le cercle de Bankass. Communes de Tori et Dialassogou
Face à la gravité de la situation, le collectif des jeunes Dogons ne voient maintenant qu’une seule issue favorable à sa communauté. C’est la voie d’une autodétermination du pays Dogon, afin que la communauté elle-même puisse prendre sa sécurité en mains.
Avant d’en arriver là, les jeunes Dogons lancent un ultimatum. Il demande à l’etat du Mali d’ »Exister et de s’assumer ». Si tel n’a pas été le cas, le peuplement dogon va certainement s’assumer, précise les jeunes Dogons. .
Dans un communiqué déposé à notre rédaction, le Collectif exprime clairement son intention.
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COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF CAJPD PORTANT SUR LE MASSACRE DE 36 PAYSANS A BANKASS.
Le Collectif des Associations de Jeunes du Pays Dogon, informe l’opinion nationale et internationale que le Pays Dogon vient de subir pour une énième fois le massacre de paisibles citoyens dans le cercle de Bankass.
Au total, 32 paysans ont été assassinés et 4 portés disparus en la date du mercredi 1er juillet 2020 par un groupe armé peulh dont les éléments sont arrivés à bord de 4 véhicules et de plusieurs motos.
Le CAJPD, constatant l’incapacité de l’État du Mali à sécuriser les populations du pays dogon face aux agresseurs, appelle tous les fils (cadres et non cadres) ressortissants du pays dogon à envisager leur retour au bercail afin de participer à l’organisation de la résistance face à ce qu’il qualifie désormais d’invasion planifiée.
Le CAJPD tient à rappeler à la communauté internationale, à travers la MINUSMA, que depuis le mois de Janvier 2020, le peuplement dogon a perdu plus de 300 personnes parmi ses membres. Cela ne saurait continuer. Par conséquent le CAJPD affirme ceci en toute responsabilité : » Si l’État du Mali n’existe pas, il faut qu’il existe. S’il existe faut qu’il s’assume. S’il ne s’assume pas le peuplement dogon va certainement s’assumer et enclencher un processus d’autodétermination en vue de développer ses propres capacités de défense.
Le CAJPD présente ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes, prie pour le repos des âmes des disparus et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
Bamako, le 02 Juillet 2020
Le porte parole du CAJPD
Adaman DIONGO