Parti pour être le fleuron de l’émancipation de la femme ; lieu par excellence de la formation et de l’insertion socio professionnelle des femmes du Mali, le centre Aoua KEITA n’est plus que l’ombre de lui-même. De l’abandon quasi-total et coupable des autorités de tutelle, à une désertion systématique par ses traditionnels utilisateurs, ce centre d’excellence au féminin ne représente plus rien qu’un tas de béton, pour orner les abords du boulevard de l’indépendance ; cette voie dite présidentielle.
Rien qu’à voir le bâtiment nouvellement construit à coût de plusieurs centaines de millions de nos francs, on comprend aisément que le potentiel structurel est là au centre Aoua KEITA.
Ici au centre Aoua KEITA, l’atmosphère jadis ludique et conviviale ne se conjugue plus qu’au passé composé. Le présent n’est que désolation, désespoir et incompréhension. Pratiquement plus rien ne s’y passe en termes d’activités de formation. Les rares employés passent leur journée à se gratter la tête ; histoire de tuer le temps avant que ça ne soit le temps qui ne les tue.
Pourtant, sur place, on ne peut parler de manque d’infrastructures ou de bonnes initiatives de la direction pour redynamiser le centre Aoua KEITA. Rien qu’à voir le bâtiment nouvellement construit à coût de plusieurs centaines de millions de nos francs, on comprend aisément que le potentiel structurel est là. Reste à savoir pourquoi cet imposant bâtiment dans l’enceinte du centre Aoua s’il ne sert à rien.
De source proche du centre, il est établi que plusieurs propositions concrètes de redynamisation ont été faites au ministre Diakité Aissata TRAORE. Mais rien à faire. La ministre de tutelle a d’autres chats à fouetter ; le centre Aoua KEITA attendra.
Mépris pour Aoua KEITA ou pour la femme malienne ?
En entendant d’en savoir plus sur cette interrogation, disons que ce sont les riverains du centre qui peuvent se réjouir de cette situation. Pour eux, la simple prononciation de « CENTRE AOUA KEITA », suffit au premier venu pour se repérer dans le quartier. Conclusion : « jajaaaa »le centre Aoua Keita sert encore à quelque chose.
Seybou KEITA