Dans une vidéo de 17 minutes environ qui fait florès sur internet, le Chef d’Etat-major de Danan Ambassagou, Youssof TOLOBA s’est prononcé sur les enjeux des accords locaux au centre du pays.
Son exposé s’articule sur trois points majeurs, à savoir : l’état des lieux de la sécurité au pays Dogon ; la problématique des accords locaux au centre du pays ; et une proposition de sortie de crise.
Dans sa déclaration Youssouf Toloba a témoigné de la montée en puissance des FAMAs, qui arrivent à sécuriser petit à petit les zones touchées par le terrorisme. « Depuis la visite du Ministre Ismael WAGUE à nos jours, nous avons assisté à une amélioration de la situation sécuritaire bien qu’il y’a eu des attaques récentes à Konna, Bankass et Bandiagara. Nous encourageons ainsi les FAMAs et les Dozos à poursuivre le combat pour la sécurité du pays afin que la paix soit,» a-t-il affirmé.
En ce qui concernent les accords locaux signés entre civils et terroristes dans le centre du pays, il déclare : « je dis et je le répète, il n’ya pas d’accord, il n’y a que de la trahison. Comment peut-on signer des accords avec des mercenaires étrangers sous prétexte d’instaurer la paix. En tout cas, nous à notre niveau, nous refusons de reconnaitre ces accords. Les localités qui ont signé ces accords par contraintes, qu’ils sachent que Danan Ambassagou ne les abandonnera pas bien que pour l’instant, notre capacité d’agir ne peut couvrir toute les zones occupées par les djiadistes».
Toloba va plus loin en pointant du doigt les leaders religieux qui parrainent ces accords. « Tous ceux qui prônent la question des négociations en se réclamant marabouts, imams ou religieux sont des tireurs de ficèles du conflit. Nous, nous ne sommes pas contre la négociation, toute personne qui désire discuter de la paix avec Danan Ambassagou est la bienvenue à condition qu’il vient en tant qu’un Malien tout court, et non en tant religieux imam ou marabout».
Ensuite il prévient ses hommes et les appelle à ne pas baisser la garde « Dozos ! Sachez que les accords locaux qui ont été manœuvrés au nom de la religion ; ils ne sont que des leurres. Et c’est ce qui aggrave le conflit. Voilà pourquoi je demande aux Dozos de continuer le combat et de traquer les djihadistes et leurs complices».
Toloba a profité de l’occasion pour se prononcer sur la situation des accords locaux à Niono.
En outre il parlera sur les possibilités et conditions d’entamer des discutions de paix entre acteurs de conflits à Bandiagara. « Nous sommes des partisans de la paix, mais pas cette paix contreproductive. C’est la raison pour laquelle on avait dit aux habitants de Niono de ne pas signer une paix qui ne garantit pas un lendemain meilleur. A propos, nous avons été contactés par certains médiateurs qui ont souhaité que Bandiagara rentre dans la danse des accords locaux. Ils nous avaient également rassuré que les clauses desdits accords ne comportent rien de périlleux, car affirment-t-ils, les djihadistes ont accepté le principe de cessez-le-feu, de renoncer à l’imposition de la Charia, d’accepter le redéploiement de l’administration et de reconnaitre la laïcité du Mali. Compte tenues de ces déclarations, je me suis dit que la paix est désormais acquise. De ce fait, ai-je instruit au président du Bureau politique de Danan Ambassagou de partir avec ses médiateurs rencontrer Ismael WAGUE. Mais à présent, on se pose la question de savoir pourquoi ces médiateurs n’ont pas voulu se rendre auprès du Ministre WAGUE.
Je tiens à rappeler qu’on ne permettre à quiconque de se jouer de nous.
Concernant les accords de paix, ici à Bandiagara nous allons accepter de recevoir et de discuter avec tout citoyen, pourvu que cet individu se dit malien tout court et non un imam ou un marabout. Tout individu qui, sous couvert de la religion, tentera de négocier un accord avec Danan Ambassagou sera considéré comme un djihadiste. C’est cette question de religieux médiateurs qui attise la crise.
Pour finir, M. Toloba lance un appel. Il dit : « J’appelle les autorités à ne pas sous-traiter la sécurité du pays en octroyant de l’argent aux prétendants médiateurs. La solution est simple, qu’elles prennent contactent directement avec Iyad et Kouffa en vue d’engager des discutions avec tous les acteurs du conflit».
Barou Ongoiba