D’une simple histoire colportée lors des causeries à son existence physique, la « poudre de bouteille » devient un sujet qui obsède et à juste raison de nombreux hommes mariés et célibataires. Elle serait « le nouveau poison » très efficace mis au point au profit des futures tueuses discrètes
L’assassinat du jeune et patron du BTP Issa Koné à Sotuba ACI en commune I du district de Bamako, durant la première décade de juin 2023, a relancé le débat au Mali relatif à la hausse du nombre d’époux tués par leurs conjointes. Tout comme il a confirmé la persistance de ce lugubre phénomène. Depuis la nuit des temps, certaines femmes tuent avec toutes sortes de moyens discrets ou indiscrets. Pour réussir leurs crimes, les unes se montrent affectives et attentives dans le seul but de pouvoir mettre les produits pharmaceutiques à faible dose et à intervalle régulier dans les plats servis. Les autres utilisent les armes blanches et celles à feu ou font parfois recours aux pratiques occultes pour mettre fin à la vie de leurs époux
Utile de noter au passage que les mobiles de ces meurtres bien prémédités sont généralement liés à la polygamie, à la fortune, à l’héritage ou à la méchanceté gratuite non encore expliquée par les psychologues
Evolutif d’année en année, l’assassinat de mari a connu, ces dernières années, l’avènement de la « Bouteille moulue » appelée en langue nationale Bambara « Bouteli mougou » qui inquiète à plus d’un titre. Selon notre source, ce produit mis au point et importé d’un pays anglophone (nous taisons pour le moment le nom) serait en vente sous le manteau un peu partout au Mali. Inodore incolore et discret, elle se fond facilement dans n’importe quelle gastronomie qu’elle soit africaine, européenne, arabe ou américaine
Pis, aucune radiographie ni analyse des organes et celle des secrétions n’aurait encore révélé une quelconque trace de cette « poudre de bouteille » chez les hommes ayant consommé un aliment qui le contient. On raconte que dès le début de son processus destructif qui commence en quelques semaines, la pitoyable victime manifeste brusquement des symptômes faisant croire dans un premier temps à un banal et passager ennui de santé. Puis, les médecins traitants seront vite stupéfaits par l’évolution soudaine et dramatique de l’empoisonné. Car en dépit des soins appropriés, son état va se détériorer de manière rapide et irréversible qui bouleverse le corps médical
L’inguérissable multipliera ses séjours hospitaliers avant de rendre l’âme dans des conditions floues qui soulèvent évidemment une myriade de questions mais à laquelle il est difficile voire impossible d’apporter une seule réponse scientifique convaincante. Le personnel traitant n’ayant rien soupçonné, n’imagine une seule seconde que la victime a mangé un plat contenant de la « bouteille en poudre » dans un pays où la fatalité suffi à justifier beaucoup de faits. Donc aucune analyse affinée de ses matières biologiques (salive, urine, selles et sueur) ne sera recommandée. Idem pour les enquêteurs qui ne vont procéder à une fouille minutieuse du domicile de l’empoisonné afin d’y découvrir la moindre trace du mortifère produit. Or, selon Pierre Bellemare présentateur de l’émission « Les enquêtes impossibles » tout crime laisse forcément des traces
C’est pour interpeller les plus hautes autorités de notre pays qui doivent enfin agir en mettant en place une politique à même de régresser ce fléau. Celui-ci a déjà rallongé le registre d’orphelines et d’orphelins dont certains passent la nuit dans la rue dans un contexte marqué par le recul des valeurs sociétales dont la charité. Ce phénomène a également entrainé dans la dèche beaucoup de familles qui ont perdu leur fils unique souvent le pilier sur lequel tout espoir était fondé. S’ajoutent à ce triste lot, les entreprises qui s’effondrent comme des châteaux de sable après l’assassinat du patron le seul bénéficiant de la confiance des partenaires nationaux et internationaux. Puisse Dieu nous assister
Oumar BAH