A la suite de son déplacement à la Maison d’arrêt de Bamako, le nouveau ministre de la justice et des Droits de l’homme, Malick Coulibaly, a effectué une visite inopinée dans certains centres de détention préventive de Bamako. Il s’agit de la Brigade d’Investigation Judiciaire, le commissariat du 3ème arrondissement, Interpol, la Brigade des Mœurs, la brigade des stupéfiants, le Camp1, le 5ème arrondissement. Objectif, s’enquérir des conditions et du respect des délais de détentions.
Pour le ministre, cette tournée a pour objectif de toucher du doigt les réalités des unités de la police judiciaire. La police judiciaire est le premier maillon de la chaine pénale. En tant que telle, elle est à l’avant-poste d’éventuelles violations des droits humains. Il est donc nécessaire pour le ministre de passer dans ces unités, pour rappeler aux acteurs judiciaires, l’obligation de se conformer aux textes, a souligné le ministre Coulibaly.
Il a ajouté que les officiers de police judiciaire travaillent dans des conditions difficiles. Aussi, il a regretté le fait qu’au niveau de certaines unités d’enquête, des citoyens soient gardés à vue durant 10 jours. Il a promis que dans les jours à venir, les dispositions seront prises pour préserver les droits humains des personnes qui passent entre les mains de la police judiciaire.
Au-delà, Malick Coulibaly a promis de faire application des sanctions prévues par le code de procédure pénale ; cela peut aller jusqu’au retrait de la qualité d’Officier de Police Judiciaire. Tout cela pour que la police judiciaire puisse s’acquitter avec efficacité de sa mission
Le ministre n’a pas manqué de rappeler les difficultés auxquelles les acteurs de la justice sont confrontés. Il a cité le manque de moyens logistiques, d’outils informatiques, de crédits de fonctionnement. Malgré tout, il a précisé que certains disfonctionnements dans ces unités ne relèvent pas forcement de manque de moyens mais surtout de manque d’initiatives.
Face au ministre, la Brigade d’Investigation Judiciaire a parlé de coupures intempestives d’électricité comme facteur entravant le bon déroulement des enquêtes. Il dira que des dispositions doivent être prises pour remédier à cela. S’agissant des procureurs, le ministre rappelle que ceux –ci doivent veiller au respect des délais de détention. Quant aux chefs d’unité d’enquête, il leur demande le meilleur d’eux-mêmes pour faire respecter les règles édictées en matière de détention préventive.
Malick Coulibaly a promis que toutes les unités d’enquête seront concernées par ses visites inopinées et régulières. Il a encouragé le commissaire du 3ème arrondissement, son équipe ; et le chef de parquet de la commune 2.
Source : LeDélibéré