Les présidents de cinq pays du Sahel et de la France sont arrivés mardi à Nouakchott pour faire le point sur leur combat contre les jihadistes six mois après avoir décidé d’intensifier l’effort commun pour reconquérir le terrain perdu dans la région.
Selon le président Macron, cité par Agence France Presse, le sommet visera à « consolider (les) acquis », et la nécessité de « faire davantage en matière de retour de l’Etat », en particulier « au Mali, au Burkina.
A en croire le Magazine Jeune Afrique, C’est un communiqué plutôt en rose qui devrait être publié à l’issue du sommet de Nouakchott. Ce communiqué passera en revue les quatre « piliers » du renforcement de la lutte anti-terroriste fixés à Pau, il en retiendra les effets positifs sur le plan militaire.
De son côté, France 24 parle du sommet de Nouakchott comme celui de la consolidation des acquis.
France 24 écrit : « La France, ses partenaires africains, ainsi que les chefs de gouvernement allemand, espagnol et italien qui vont rejoindre la réunion par visioconférence, devraient donc faire le point sur l’évolution de la situation de la région et sur les engagements pris en janvier. Au cours des six derniers mois, la France a augmenté les effectifs de Barkhane de 500 militaires pour les porter à 5 100. Barkhane et ses partenaires ont multiplié depuis les offensives dans la zone des trois frontières, revendiquant la « neutralisation » de centaines de jihadistes. A Nouakchott, il s’agira selon l’Élysée d’ouvrir une « période de consolidation » dans cette région.
Ils se féliciteront probablement des succès enregistrés durant cette période, dont la neutralisation du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdal, tué dans le nord du Mali, les forces spéciales françaises début juin ».
De son côté, RFI met en avant le flottement politique au Mali, caractérisé par les manifestations populaires contre le président IBK.
RFI mentionne « Six mois après le sommet de Pau, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta est plus que jamais dans la tourmente. Depuis plusieurs semaines une coalition hétéroclite baptisée le Mouvement du 5 juin demande sa démission. Certains de ses membres ont même déjà menacé de faire le siège du Palais de Koulouba jusqu’à son départ.
Les partenaires du Mali et notamment la France craignent que ce « flottement » politique qui prévaut à Bamako ralentisse un peu plus la mise en œuvre des accords de paix d’Alger. « Les Maliens sont essoufflés face à la dégradation du climat sécuritaire, explique Baba Dakono chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS). Jusque-là ce ressenti était dirigé vers les forces internationales présentes au Mali, aujourd’hui il est dirigé vers le président », constate-t-il. L’occasion peut-être, émet le chercheur, de poser et d’affronter les bonnes questions : quel État, quelle gouvernance pour le Mali ? « La gouvernance, c’est le noeud gordien de la sortie de crise au Mali et au Sahel » résume Baba Dakono ».
Quant au journal LE MONDE, il titre : « En Mauritanie, un sommet du G5 Sahel dans l’attente pressante de « victoires contre le terrorisme »
A ce sujet, le journal français écrit : « Devant « le besoin pressant de victoires contre le terrorisme », rappelé par Moussa Faki, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), la France a annoncé une augmentation du nombre de ses soldats sur le terrain, faisant passer la force « Barkhane « de 4 500 à 5 100 hommes. Un commandement conjoint aux forces françaises et sahéliennes s’installe à Niamey, au Niger. L’armée malienne « reconstituée » avec des éléments de l’ex-rébellion de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) est revenue à Kidal, dans le nord, près de six ans après en avoir été chassée. Enfin, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a fait part de sa disponibilité à dialoguer avec les chefs djihadistes de son pays afin d’« explorer toutes les options pour ramener la paix ».
Abordant l’aspect économique de la problématique sécuritaire du sahel, LE MONDE rassure : « Davantage que sur le front militaire, c’est sur celui du développement que le sommet de Nouakchott a permis quelques avancées. Les bailleurs se sont résolus à faciliter leurs procédures afin de permettre un acheminement plus rapide des fonds annoncés. Sur les 11,6 milliards d’euros mobilisés au profit de l’Alliance Sahel, la structure censée incarner la liaison sécurité-développement et lancée en 2017, seuls 5 milliards d’euros auraient été effectivement décaissés à ce jour. « Il nous faut adapter notre modèle opérationnel à des zones fragiles, ce qui implique des procédures plus souples, des passations de marchés accélérées », expliquait Diarietou Gaye, la directrice de la stratégie et des opérations de la Banque mondiale en Afrique, quelques instants avant que son institution se dote d’une stratégie d’action spécifique.
L’Agence Reuters de conclure que le sommet de Nouakchott sera mis à profit pour faire le point sur l’avancée des travaux à Pau. Concerne la lutte contre le terrorisme, la consolidation des armées du Sahel, le retour de l’Etat partout au Sahel et le développement par es projets concrets.
Dans le cadre du renforcement des forces sur le terrain, l’agence Reuters cite un responsable français en ces termes : « le but est d’abord d’associer plus de partenaires internationaux aux opérations militaires par le biais des forces spéciales européennes de l’opération Takouba d’ici à la fin de 2020-2021 et dans le cadre d’une mission de l’Union africaine ».
Rassemblé par la rédaction (Source RFI, France 24, Le Monde, AFP, JA et Reuters)