Une année blanche quasi inévitable
Une année blanche quasi certaine, c’est la perspective qui plane sur l’école malienne pour 2018 – 2019. Entre le gouvernement et les syndicats, tout est gâté. Grèves discontinues et menace de rétention de salaire sont brandies des deux côtés. L’incertitude est totale.
Depuis la rentrée scolaire 2018-2019, l’école malienne peine à fonctionner normalement. Une année scolaire marquée par de multiples grèves des enseignants. Et pour cause, les syndicats de l’éducation et le gouvernement ne sont, jusque-là, pas parvenus à trouver un terrain d’entente sur certains points de revendicationsdes enseignants.
Après successivement des arrêts de cours de 72 heures, 120 heures, sans avoir satisfaction, une autre grève est en cours. Elle a débuté le 13 février et qui prendra fin le 1er mars 2019.
En effet, les syndicats signataires du protocole du 15 octobre 2016 n’étant pas toujours satisfaits du gouvernement, veulent accélérer la cadence en projetant un autre arrêt de travail, allant cette fois-ci du 11 au 25 mars 2019, soit 15 jours. Les trois points qui font pour l’instant l’objet d’achoppement sont relatifs à l’accès des enseignants fonctionnaires des Collectivités Territoriales aux services centraux de l’Etat. Sur ce point, il s’agit de donner la possibilité aux enseignants d’être muté dans les autres structures de l’administration, au même titre que les fonctionnaires de l’Etat.
Selon les syndicalistes, les deux catégories de fonctionnaires (fonctionnaires des collectivités territoriales et celles de l’état) exercent le même travail et doivent être traités sur des pieds d’égalité.
S’agissant des frais des examens et de missions, les syndicats signataires de l’éducation trouvent que le montant alloué est très peu. Ils exigent que cela soit revu à la hausse. Car, les frais de mission pour les fonctionnaires étant de 20 000 FCFA jour et ceux des enseignants ne sont que de 4000 FCFA jour. Sur le sujet, le gouvernement parle d’erreur ; cependant, aucune date précisen’a été communiquée par le gouvernement pour corriger cette erreur.
Quant à l’octroi de la prime de logement, syndicats et gouvernement ne sont pas parvenus à un consensus sur le montant qui doit être alloué à cet effet. Au regard de tout ceci, et surtout ce que les syndicats qualifient de mauvaise foi du ministre de l’éducation, les syndicalistes ont gonflé leurs biceps. Cela veut dire que le combat va continuer jusqu’ à la satisfaction totale de leurs doléances. Toutes choses qui annoncentdéjà une année scolaire très compliquée ; que d’aucuns voient déjà comprises, voire blanches.
En tout cas, la décision portant sur une rétention des salaires des enseignants grévistes serait actée. La copie d’une lettre portant cet objet nous est parvenue. A lire ci-contre.
Nouhoum Konaré