IL FAUT LE DIRE… L’ELEPHANT, LA FOURMI ET LES ACARIENS

L’ELEPHANT, LA FOURMI ET LES ACARIENS

Une des caractéristiques des sages en Afrique, c’est l’usage de la métaphore dans leur enseignement et dans leur technique de communication. Nous vous en proposons une, pour exprimer notre sentiment sur les conséquences qui pourraient survenir suite aux agissements de l’erratique actuel locataire de la maison blanche à Washington.

«Il était une fois des animaux du monde. Las de leurs interminables antagonismes qui se réglaient le plus souvent par le sang, ils ont décidé de se retrouver pour discuter de leur vivre ensemble. A l’issue de cette rencontre, une résolution a été prise : nul n’a le droit d’imposer son dictat à un autre.

Certes, après cette grande rencontre, on n’a pas assisté à une élimination complète de conflits mais, beaucoup d’iniquités entre espèces animales avaient été réduites. Cette situation de quiétude à peu près généralisée, ne faisant pas l’affaire de tous ; une des plus puissantes bandes d’éléphants dirigée par un mâle à trompe extraordinairement proéminente, remis en cause tous les acquis antérieurs.

Excédés par les agissements de ce mâle, les animaux se retrouvèrent de nouveau en session spéciale pour échanger. Après concertation, la décision a été prise de neutraliser le puissant mastodonte. Comment mettre en œuvre cette téméraire sentence ? Un appel à tous les animaux, et particulièrement aux plus géants et habiles a été émis. Un à un tous se sont rebiffèrent. Pendant qu’on était sur le point de lever la séance, la reine des fourmis déclara :

  • Je m’engage à terrasser ce mastodonte.

On entendit des murmures, des rires sarcastiques, au sein de la foule. Comment une fourmi pourrait-elle mettre à terre cette force titanesque ?

La fourmi réaffirma ses propos puis ajouta:

  • Il y-a-t-il quelqu’un dans ce rassemblement qui pourrait parachever mon action ?

Un silence de cimetière traversa la foule. Une voix à peine audible se manifesta :

  • Dès que le monstre sera à terre, nous acariens,  pourrons l’achever.

D’où provenait cette voix ?  Est-ce d’un animal rampant? Un cobra, un python ou une vipère ? Non, il s’agissait tout simplement d’un minuscule et vulgaire parasite! Après cette promesse encore plus invraisemblable, voire farfelue, la foule se dispersa.

Quelques jours plus tard, fidèle à sa promesse, la reine des fourmis mobilisa ses congénères et partit à l’assaut du mastodonte. Une forte colonie envahit les branches d’arbres objets d’alimentation du pachyderme qui, ne se doutant de rien, les arrachait de sa puissante trompe pour les expédier dans son énorme estomac. D’autres colonies prenaient leur quartier dans toutes les embrasures de la bête.

Sous l’effet conjugué des piqûres de ces milliers de bestioles, le mastodonte se mit alors à gambader, à se cogner la tête contre des troncs d’arbres, à plonger sa trompe dans de la boue. Epuisé, il s’affala. Alors, par centaines de milliers, les acariens tels la tique, le sarcopte, le trombidion l’envahirent. Ensuite, survinrent les « éboueurs » : hyènes, chacals, vautours etc. En quelques jours, l’arrogant animal n’était plus qu’un amas d’os.

C’est ainsi que périt le grand pachyderme qui se croyait le centre du monde. »

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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