Depuis bientôt deux ans l’Hôpital CHU Gabriel Touré traverse une crise sans précèdent, qui hypothèque ses missions, voire même son existence. Cet état de fait, nous interpelle tous. Pour informer l’opinion nationale et internationale des raisons de leurs grèves répétitives, les responsables du Comité syndical du CHU Gabriel Touré, affilié à l’UNTM à travers le Syndicat national de la santé de l’action et de la promotion de la famille (S.N.S-A.S-P.F), ont animé le lundi 17 Juillet 2023 un point de presse dans les locaux dudit CHU. La rencontre avec les journalistes était animée conjointement par le Secrétaire général du comité syndical du CHU Gabriel Touré, Loséni Bengaly et son porte-parole, Djimé Danté.
Les leaders syndicaux ont rappelé qu’après l’appel de l’UNTM, suite aux sanctions imposées à notre pays, en janvier 2022, par la CEDEAO et l’UEMOA, une accalmie semblait s’être installée dans les structures de santé.
« Pourtant, un accord avait été obtenu le 12 mars 2023 pour arrêter une grève qui était en phase de grève illimitée et avait fait plus d’un mois dans cet hôpital Gabriel Touré », ont-ils souligné. Et de préciser que pour un responsable syndical, la grève est l’ultime action à entreprendre lorsque toutes les autres voies de concertation et de dialogue ont été rejetées ou ont montré leurs limites d’atteinte de résultats escomptés. Et d’ajouter, « pour nous, il ne s’agit point d’abandon de notre responsabilité, ni d’insouciance ou d’inconscience face à la crise sécuritaire de l’heure et la mouvance de refondation du pays. Bien au contraire, il s’agit de nous armer, de nous outiller pour mieux servir ».
« En fait, nous sommes face à des Autorités qui n’ont que mépris pour le syndicat, qui ne daignent même pas répondre à nos correspondances et demandes d’audience pour rechercher des solutions concertées à des problèmes qui peuvent mettre en péril la vie des maliens », ont dénoncé les leaders syndicaux, tout en déplorant que dans le secteur de la santé, le « Dialogue social » est en passe de devenir un vain mot. Ils ont dit leur regret de constater que les syndicats, à chaque fois, soient obligés de procéder à des préavis de grève pour parvenir à des négociations et aboutir à des procès-verbaux (PV) de conciliation. « Il est encore plus pénible pour un responsable syndical de constater que les engagements pris à travers ces PV de conciliation sont ignorés par les responsables administratifs, une fois que le mot d’ordre de grève ait été levé ou suspendu », ont-ils déploré.
Entre temps, selon les leaders syndicaux, les problèmes (structurels et circonstanciels) s’accumulent au détriment des conditions de travail du personnel.
« Au même moment, le niveau de confiance entre les – syndicats et l’administration s’amenuise », ont-ils déclaré. Selon eux, ce sont des raisons pour lesquelles, ils ont déclenché depuis ce lundi 17 juillet, une nouvelle grève de 96 heures prolongeables à 120 heures pour le non-respect desdits PV de conciliation signés entre le Gouvernement et les comités syndicaux. Selon les leaders syndicaux, en l’absence de négociation la grève deviendrait inévitable.
« Elle a débuté par une première phase de trois étapes dont la première de 72 heures a couvert la période du mercredi 31 mai au vendredi 02 juin 2023 suivie d’une 2ème de 96 heures allant du lundi 05 au jeudi 8 Juin 2023 avant de boucler cette première phase par la troisième étape de 120 heures qui a concerné la période du lundi 12 au vendredi 16 Juin 2023. Ce cycle de grèves de 72 heures, 96 heures et de 120 er heures suivant les semaines qui a été déclenché le 31 mai 2023 et qui est en sa 2e étape de la 3e phase est largement suivi par le personnel du CHU Gabriel Touré, mais dans l’indifférence totale des ministères en charge de la gestion du préavis de grève déposé », ont-ils déploré.
Cette initiative de grève, selon les leaders syndicaux, a été prise dans le but de prendre à témoin l’opinion nationale, voire internationale de la volonté des travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré à œuvrer pour instaurer des meilleures conditions de travail pour l’intérêt des patients. Avant de rappeler que les principales préoccupations actuelles des comités syndicaux du CHU Gabriel Touré qui ont fait l’objet de la cessation de travail de ces derniers mois, s’articulent autour de trois axes majeurs à savoir : « l’avènement d’une bonne gouvernante hospitalière ; la sécurité du personnel et l’amélioration des conditions d’accueil, d’hospitalisation et des soins des patients ; le respect des engagements pris par les Autorités ».
A cet effet, ils espèrent que dans un bref délai les plus hautes autorités s’activeront à satisfaire, entre autres préoccupations. Il s’agit de l’application du Décret A’06-1S9/Pln1 portant modification du décret IN »03-338/ P-RM du 7 août 2003 fixant l’organisation et les modalités de Tri-fonctionnement de l’hôpital Gabriel Touré (en son article l’article 7.4) pour la désignation des représentants du personnel devant siéger au Conseil d’administration de l’hôpital. De mettre le personnel Bi-appartenant dans ses droits conformément à la loi et aux engagements an terreurs du Gouvernement, en payant intégralement leurs arriérés d’émoluments (y compris les avancements statutaires), uniformisant les montants desdits émoluments selon le grade et * conformément aux directives initiales des modes de calcul, associant tous les acteurs dans la révision de la Convention hospitalo-universitaire , remboursant intégralement les primes de fonctions spéciales prélevées illégalement sur le salaire des agents Bi appartenant, diligenter l’application du Décret relatif aux actes personnalisés et les mesures associées pour les autres agents non pris en compte, conformément aux conclusions de la 44eme Session du Conseil d’administration de l’hôpital tenue le 15 mars 2021, de faire bénéficier l’ensemble du personnel contractuel des avantages des accords d’uniformisation de la grille salariale signés avec l’UNTM tout en régularisant leurs contrats de recrutement, conformément à la loi hospitalière, de donner une suite favorable aux différents points de revendications déposées le 29 novembre 2021, d’exécuter, en vue de leur extinction définitive, les différents protocoles d’accords signés entre le département de la Santé et les comités syndicaux du CHU Gabriel TOURE.
« Nous espérons qu’en informant l’opinion nationale, voire internationale de nos préoccupations, nos autorités comprendront et réagiront vite. C’est le souhait le plus ardent du comité syndical du CHU Gabriel Touré, raison pour laquelle nous souhaitons un traitement de ces informations dans un esprit constructif pour des solutions vraies et durables dans l’intérêt de tous et de chacun car après tout, Nous sommes tous de potentiels malades », ont-ils espéré.
KD