Le président en exercice de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, Sidi Brahim Ould Sidatti, a été assassiné ce matin, suite à une fusillade devant son domicile à Bamako. Le cadre de la CMA a été fusillé par des individus en moto non identifiés. Il revenait de sa prière de l’aube.
Grièvement blessé, Sidati a été conduit aux soins. Mais il a succombé à ses blessures à l’hôpital Golden Life de Bamako.
Le président en exercice de la CMA, Sidi Brahim Ould Sidatti est arabe de Tombouctou, contrairement à beaucoup d’autres cadres de la CMA qui sont Tamasheq.
Sidati avait cette particularité de parler couramment l’arabe, le Tamasheq et le français. Homme de consensus, il était opposé à toute idée d’indépendance de l’Azawad ; fervent défenseur de l’application de l’accord de paix, issu du processus d’Alger.
A ce sujet, en 2015, Sidati a accordé une interview à Jeune Afrique. Voilà ce qu’il pensait de l’application de l’Accord d’Alger.
« Sidi Brahim Ould Sidati : « L’accord en tant que tel ne prend pas en compte toute nos revendications. Mais je pense qu’il y a un compromis intéressant, surtout au sujet des derniers amendements signés [qui concernent les « arrangements sécuritaires », avec notamment le retrait du Gatia de Menaka, NDLR]. Il y a eu des efforts de part et d’autre afin que cet accord soit acceptable par tous. S’il est appliqué à la lettre, je suis convaincu que ceux qui y sont opposés aujourd’hui nous rejoindront.
Dans le cas où l’accord n’est pas « appliqué à la lettre », les rangs des contestataires vont certainement s’étoffer et cela peut même compromettre l’application de l’accord. Par exemple, il ressort des arrangements sécuritaires que la sécurisation de la ville de Ménaka revient à l’ONU. Mais les Équipes mixtes d’observation et de vérification (Emov) qui étaient censées aller vérifier ce qui se passe là-bas ne sont toujours pas parties. Il faut rapidement trouver une solution.
La mort de Sidi Brahim Ould Sidatti sonne comme un glas au sein de la CMA et dans tout le Mali. Maintenant que Sidatti est mort, y a lieu de se poser de se demander sur le pourquoi de cet assassinat et sur surtout sur le « à qui revient l’honneur de prendre sa place. Tamasheq, arabe ou … ? La réponse à ces interrogations compte pour beaucoup dans la stabilité du nord de notre pays.
Notre rédaction