Il faut le dire… Quels intérêts pour ces sommets, X – Afrique ou Afrique – X ?

Depuis quelques décennies et surtout depuis ces vingt dernières années, c’est devenu une mode pour les pays développés, que d’organiser un sommet avec tous les pays africains. Au départ, c’était la France qui se réunissait avec ses anciennes colonies. Petit à petit elle a élargi ces rencontres à d’autres pays, notamment lusophones.

Et ces sommets furent dénommés France-Afrique. Et, pour ne pour ne pas heurter la susceptibilité des dirigeants africains, on organise, tous les deux ans des rencontres alternées : en France puis en Afrique. Ainsi on dira sommet France-Afrique ou Afrique-France, selon que ce sommet se tienne en France ou en Afrique. A l’instar de la France, plusieurs pays se sont mis dans le jeu : USA, Japon, Chine, Inde, Turquie,… et aujourd’hui, Russie. Comme des courtisans qui se précipiteraient pour avoir les faveurs d’une danse avec une star au charme irrésistible au cours d’un gala, tous « les grands pays » du monde se précipitent vers l’Afrique pour avoir une danse – pardon – un sommet avec elle ! Et la belle  Afrique, elle-même se prête à ce jeu, pensant qu’elle est la plus brillante de toutes les cavalières présentes au gala, alors elle accepte toutes les propositions. Elles sont si nombreuses que nous avons préféré appeler ces sommets : X – Afrique ou Afrique – X pour parler simple comme les mathématiciens. La lettre X étant la variable qui peut être remplacée par n’importe quel pays. Qui sait, verra-t-on peut être un jour, X remplacée par  Bhoutan, Maldives, Vatican… !

Mais ce que l’Afrique ne sait pas – ou fait semblant d’ignorer –  c’est que, ce ne sont ni sa beauté naturelle, ni ses talents de danseuse exceptionnelle, qui attirent tant de courtisans vers elle, mais ce sont ses immenses richesses qui lui donnent ce glamour irrésistible. Alors si elle ne voudrait pas se faire passer pour une belle mais sotte, elle devrait pouvoir en tirer profit. Mais pour cela, faudrait – il qu’elle soit organisée, qu’elle sache ce qu’elle veut et où elle va et qu’elle parle d’une même voix ?  Malheureusement, ce n’est pas ce que l’africain ordinaire perçoit de ces sommets. Que constatons – nous plutôt ? Les présidents africains sont le plus souvent plus nombreux à ces sommets qu’au sommet de l’Union Africaine ! En effet, à l’annonce d’un sommet X – Afrique, nos chefs d’Etats accourent. Comme des étudiants qui se ruent dans un amphithéâtre pour ne pas rater les cours d’un professeur émérite, ils se  précipitent vers le pays X, organisateur du sommet, quelquefois bien avant la date du sommet ou, ils prolongent leur séjour au-delà de la durée du sommet. Pour quels résultats ? Seuls eux  connaissent.

Après des décennies de sommets X- Afrique ou Afrique – X, le temps est venu d’effectuer une pause afin d’évaluer quels intérêts ils ont apporté à l’Afrique. Initiateurs de ces sommets qui entrent dans le cadre de leurs stratégies de survie, de développement et de domination du monde, les pays X, eux,  savent pourquoi ils les organisent. Et nous africains ?

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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