Mali-Espagne voient loin : « Les yeux du monde » jettent un coup d’œil à l’IOTA

Le mardi 23 septembre 2025, soit au lendemain de la célébration avec faste de l’an 65 de l’accession du Mali à la souveraineté internationale, une délégation de la Fondation espagnole dite ‘’Les yeux du monde’’ a visité le Centre hospitalier universitaire-Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (CHU-IOTA). Objectif : poursuivre le partenariat qui, depuis 2009, noue les deux entités.

Ce mardi 23 septembre 2025 aux environs de 9 h 30, une délégation de la Fondation espagnole dite ‘’Les yeux du monde’’ a franchi le seuil du portail métallique situé à l’entrée principale du Centre hospitalier universitaire-Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (CHU-IOTA). Anna Barba Directrice générale de cette organisation n’aurait senti le dépaysement durant ses séjours au Mali grâce à la présence à ses côtés de ses deux compatriotes : Andres Mullet et Alfonso Noboa. Seydou Togo et Albert Coulibaly qui représentent ladite fondation dans notre pays s’étaient aussi mobilisés comme pour éclairer le chemin à cette délégation espagnole de bienfaisance.

Et de prime abord, comme il est de coutume en terre malienne connue à travers le monde pour son hospitalité légendaire, la plus chaleureuse des bienvenues a été souhaitée aux illustres visiteurs. Le Pr Adama Issaka Guindo Directeur général du CHU-IOTA qui les a accueillis dans son bureau s’est acquitté de ce devoir avec révérence.

Pour la circonstance, son visage laissait transparaitre, une fois de plus, sa disponibilité constante à œuvrer pour l’essor de sa structure. Son costume gris de haute marque, sa chemise blanche et sa cravate de couleur marron sublimant (sans jet de fleurs) son attrait physique étaient en symbiose avec le ciel blanchâtre et grisâtre qui prévalait à Bamako comme l’avait prévu le service national de la météorologie. Le jeu en valait la chandelle dans un monde où l’aspect attrayant fait partie de la diplomatie.

En guise de valeur ajoutée, ce médecin colonel-major de l’armée malienne était également entouré de ses collaborateurs. Notamment le directeur général adjoint Mamadou Traoré, la cheffe du département administratif et financier Mme Fané Oumou Traoré, les professeurs Saye Gounon et Abdoulaye Nafo respectivement chefs des départements clinique et formation, Mme Coulibaly Diaba Diakité surveillante générale, Aldjouma Kelly chef du service des maintenances et Ibrahim Kouyaté agent comptable.

Là, l’occasion est bonne pour souhaiter plein succès aux sieurs Kelly et Kouyaté qui ont repris le flambeau de la continuité que portaient haut Ange Marie Kamaté et Fatamba Kamissoko. Ces deux hommes ont fait valoir leurs droits à la retraite, le 31 décembre 2024, après respectivement 18 et 32 ans de services rendus à la Nation Malienne au CHU-IOTA.

Après le cérémonial protocolaire sobre convenable en des pareilles circonstances, Espagnols et Maliens ont arpenté un court couloir et gravi un escalier pour prendre place dans la grande salle de conférence. Une atmosphère des grands jours y régnait. Barrière linguistique oblige, le DG le Pr Adama Issaka Guindo, a su employer des expressions françaises digestes pour ses partenaires hispanophones. Car, il s’agissait de mieux se connaitre et de présenter de manière concise mais édifiante le Centre hospitalier universitaire-Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (CHU-IOTA).

Rappelant que son établissement ouvert en 1953 a une vocation nationale et régionale, il a ébauché les principales contraintes et perspectives. Il a mis en relief certaines actions réalisées grâce au partenariat établi avec la Fondation espagnole dite ‘’Les yeux du monde’’.

Pour l’anecdote, le pont (IOTA-Les yeux du monde) a été érigé à partir d’un fait banal. Celui qui corrobore la pertinence de ce proverbe japonais : « De petites gouttes d’eau, peuvent aussi former une rivière ». En effet, en 2007, un richissime couple espagnol en tourisme à Hombori (au Mali) a spontanément vu sa sensibilité éprouvée par la situation déplorable d’une fille.

Celle qui issue d’une famille démunie souffrait d’une infection grave de l’œil. Après l’avoir examinée sur place de façon sommaire et approfondie, une seule solution s’est imposée. La pauvre doit subir une intervention chirurgicale avec à la clef la pose d’une prothèse oculaire coûteuse et malheureusement dans une contrée reculée qui ne dispose d’équipements médicaux requis. Aussitôt, les deux ressortissants hispaniques s’apprêtant à regagner leur bercail ont financé sa prise en charge. Elle a été référée au Centre hospitalier universitaire-Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (CHU-IOTA) situé à Bamako soit à plus de 1000 Km de Hombori (Mali), sa ville de résidence.

Providence ou non, son cas fut confié à des mains heureuses du Pr Guindo qui, ce jour (de 2007), était loin d’imaginer qu’il allait chapeauter ce service, le 8 avril 2024. Cet ophtalmologue tenant à sa parole donnée telle à la prunelle de ses yeux, a photographié, comme précédemment convenu, la petite patiente qu’il vient d’opérer. Il a expédié les images au couple espagnol qui a mis la main à la poche.

Cet espoir redonné à une désespérée couplé à la gaieté du cœur des généreux espagnols et à la prouesse de l’équipe chirurgicale de l’IOTA, fut le point de départ d’une vision commune. Autrement dit, plus tard, il s’est avéré que l’un des parents de ces touristes qui étaient à Hombori (Mali) préside en Espagne, la fondation dite ‘’Les yeux du monde’’. Il a été alors préconisé d’échafauder les stratégies aboutissant à la mise en orbite dans notre pays d’une antenne de cette organisation caritative.

Bingo ! En 2018, le partenariat IOTA-Les yeux du monde est né sous la houlette des ministères Maliens de la santé et des affaires étrangères. Bien naturellement, le Pr Adama Issaka Guindo fut, à juste titre, le premier à se faire inviter à Barcelone pour une formation de haut niveau en ophtalmologie. De ce déclic à nos jours, cette coopération nord-sud évolue dans un climat de confiance et de respect réciproques.

En fait, les professeurs Abdoulaye Nafo et Saye Gounon qui, faut-il le rappeler, dirigent respectivement les départements clinique et formation ont pu effectuer un tour en Suisse. Là encore, c’est la Fondation ‘’Les yeux du monde qui a délié les cordes de sa bourse. Les deux responsables y ont pu suivre des mises à niveau particulièrement dans les domaines de la rétine médicale et chirurgicale.

Voilà pourquoi, ce mardi 23 septembre 2025, Anna Barba directrice générale de la fondation ‘’Les yeux du monde’’ a pu constater à l’IOTA les actes qui réconfortent mieux que les mots. Elle était accompagnée du Dr Andres Mullet, d’Alfonso Noboa, de Seydou Togo et d’Albert Coulibaly. Du coup, de 10 h 20 à 11 h 35, ils ont exploré la salle des cours qui a déjà façonné 1 044 professionnels de 22 nationalités, la salle de WET-Lab, le box des sur spécialités, le bureau d’entrée, l’ophtalmo-pédiatrie, certains blocs opératoires qui étaient en pleine activité, la salle du laser, l’unité d’exploration fonctionnelle de la vision et l’angiographie.

Pour sa part, le Pr Guirou chef département des recherches était en pleine action chirurgicale, comme l’exige, son jour de rotation. Mais, il a profité d’une pause pour venir serrer la main de la délégation. La cerise sur le gâteau de cette immersion Espagnole au sein de l’univers ophtalmologique du Mali, a été la visite du dispositif des panneaux photovoltaïques mis en place. Il permet désormais au Centre hospitalier universitaire-Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (CHU-IOTA) de faire face à la crise d’électricité qui sévit dans notre pays. À lire les détails en encadré, ci-joint.

En clair, 200 à 300 consultations journalières pour 8000 chirurgies par an constituent des indicateurs en considération desquels, a fait savoir le Directeur général Adama Issaka Guindo, ce lien nord-sud doit être privilégié. Car, il permet aussi de répertorier les pathologies tropicales inexistantes en Espagne. Dans cette optique, il est prévu de mettre en place une plateforme de partage de données entre la Fondation ‘’Les yeux du monde et le CHU-IOTA. La création d’une banque d’imagerie médico-légale, une première au Mali, fait également partie des perspectives dégagées au cours de cette rencontre prometteuse.

En outre, six axes prioritaires furent identifiés. 1- Poursuive le relèvement du plateau technique afin de l’adapter aux besoins émergents. 2- Tourner la page de l’exiguïté des locaux en acquérant un site de cinq hectares dont les procédures sont en cours. 3- Mettre fin à la vétusté du parc auto. 4- Rénover certains équipements obsolètes. 5- Améliorer la communication avec les usagers pour répondre à leurs aspirations. 6-L’IOTA devra reconquérir le label dit centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  Figure aussi à l’agenda de cette coopération gagnant-gagnant, des appuis à l’Institut des jeunes aveugles (IJA) sis à Faladié (Bamako). À signaler au passage que de nombreux non-voyants Maliens et de l’étranger ont accompli avec brio leur cursus scolaire en y apprenant le Braille.

À titre illustratif, Amadou Bagayoko (Paix à son âme et à celle de nos autres défunts) et son épouse Mariam Doumbia, duo célèbre de la musique malienne, auraient appris cet alphabet de lecture et d’écriture pour aveugles inventé de 1825 à 1829 par Louis Braille. Ce français a perdu la vue à l’âge de trois ans quand l’ophtalmologie était encore embryonnaire. C’était suite à un accident dans l’atelier de bourrellerie de son père.

En somme, cette visite de la fondation ‘’Les yeux du monde’’ au Centre hospitalier universitaire-Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (CHU-IOTA) reflète la gouvernance vertueuse prônée par le Directeur général. Elle s’ajoute à d’autres avancées épuisantes de les énumérer, ici, de façon exhaustive. Placé sous la tutelle du ministère de la santé et du développement social, le Pr Adama Issaka Guindo a nourri cette stratégie dès les premières heures de sa nomination en Conseil des ministres, le mercredi 8 avril 2024.

Depuis, il ne se lasse d’attirer l’attention de qui de droit sur ses préoccupations légitimes chaque fois que l’opportunité s’offre à lui. « Nous devons transcender les considérations d’ordre personnel pour nous focaliser sur ce qui nous unit », avait laissé entendre ce bâtisseur lors du 32è conseil d’administration de son service tenu le 11 février 2025. « Ainsi, nous allons être productifs sur tous les plans », avait ajouté le DG du CHU-IOTA. Remerciant les autorités de la transition pour la confiance placée en lui, il avait conclu qu’avec le soutien de chacun les objectifs seront atteints.

Ses vœux ont-ils été exaucés ? Pas de place au doute au vu des faits palpables et enviables qui sont, aujourd’hui, à leur faveur. À preuve, le DG Guindo constellé par un staff composé de professionnels de l’ophtalmologie, de l’administration et des finances est sur la bonne voie. En effet, la Directrice générale de la Fondation espagnole ‘’Les yeux du monde’’ Anna Barba a été on ne peut plus clair, ce mardi 23 septembre 2025, à l’entame de ses découvertes au CHU-IOTA. « Nous sommes revenus, ici, pour voir ce qu’on peut faire ensemble », a-t-elle lâché. Voudrait-elle dire que mieux vaut voir une réalité, une fois, que de l’entendre se faire raconter mille fois ?

En tout cas, à ces propos, le Pr Adama Issaka Guindo a réagi en harmonie avec la volonté affichée par son hôte. « Former constitue une chose, mais équiper en est une autre », a-t-il suggéré. En conclusion, la typologie et le flux de patients ainsi que les moyens de bord en dépit desquels, le personnel du Centre hospitalier universitaire-Institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique (CHU-IOTA) compile des résultats louables ont impressionné l’auguste délégation espagnole.

D’ailleurs, Anna Barba et ses collègues (Hispano-maliens) sont conscients que les maladies cécitantes réduisent l’espérance de vie et par-dessus-le marché dans un pays comme le nôtre. Raison pour laquelle, on espère que conformément aux habitudes, les promesses émises lors de ce rendez-vous du donner et du recevoir seront honorées par les deux parties.

Elles boosteront, sans risque d’être démenti, le rythme enclenché pour le progrès de l’ophtalmologie mondiale en général et africaine en particulier. Bref, soyons de l’eau pour faire germer les semences et non le vent qui les emporte. Puisse Dieu nous combler de ses grâces. Amen !

 

Oumar Bah

 

 

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