Feuilleton judiciaire à l’INFSS : Le dossier Sadio Ba serait-il classé sans suite ?

Décidément, l’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS) ne finit de se faire parler de lui à cause de certaines pratiques navrantes. À titre de rappel, l’ex secrétaire particulière Sadio Ba, a porté plainte au Camp 1 de la Gendarmerie pour « harcèlement sexuel » contre Bokary Diallo, son Directeur général. Un ancien travailleur de cet institut affirmant être présent dans la salle d’audience, soutient qu’il y a deux semaines, un tribunal de la place aurait classé ce dossier sans suite pour insuffisance de preuves.

Or, lors d’un entretien déroulé, durant l’après-midi du dimanche 5 mai 2024 dans son bureau sis à l’INFSS, le secrétaire général du Comité syndical Lassana Keita, nous a laissé entendre qu’un terrain d’entente a finalement été trouvé entre la plaignante et la direction générale.

« Sadio parle de tentative de harcèlement. Vous voyez que cela demeure difficile à prouver. Je voulais qu’elle nous dise, j’ai été harcelée », avait déclaré à voix audible le segal du Comité syndical. « Mon rôle étant de jouer à l’apaisement au sein de notre service, comme Sadio disait qu’elle ne pouvait venir travailler faute d’un bureau, j’ai pu en trouver un. J’ai même enlevé le climatiseur d’un autre pour l’installer dans le sien », avait expliqué l’homme à tout faire. Ajoutant que cette histoire est désormais close.

Mais, est-ce vrai ? À preuve, Sadio peut-elle travailler dans un service où elle a déjà accusé le DG et le DGA de harcèlement sexuel ? « Si, si, le problème c’est Sadio qui ne s’attend pas avec Awa Gouro Diall, la responsable du département dans lequel, elle a été déployée », avait rassuré le syndicaliste en chef Lassana Keita. Mais, le temps étant le meilleur juge, vient de donner raison à ceux qui avaient soulevé des craintes concernant le retour de Sadio.

En fait, plusieurs sources expliqueraient que cette dame qui serait une abonnée fidèle aux tribunaux et à la gendarmerie du Mali pour combattre les responsables actuels de l’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS), n’aurait plus accès à son nouveau bureau qui lui aurait été donné dont les échos ont relayé dans le monde aux sons des trompettes et tambours.

Sadio Ba aurait-elle perdu la clef ? La porte aurait-elle été fermée par des gens malintentionnés ? Son bureau n’offrirait-il les commodités (chaise, ordinateur, imprimante et table) qu’elle avait exigées comme condition sine qua non de la reprise de son travail à l’INFSS ? Aucune réponse obtenue à ces questions pertinentes, en dépit de nos efforts fournis pour la énième fois, afin de recouper de telles infos auprès des premiers responsables de ce service dont le fameux Lassana Keita.

Comme si, la gestion du cas Sadio Ba en passe de constituer une jurisprudence au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ne suffisait pas, Moussa Coulibaly aussi aurait intenté une action en justice aux fins de vérifier « l’authenticité du diplôme » d’Oumar Traoré, le Directeur général adjoint (DGA) de l’INFSS. Selon notre source, Coulibaly s’insurgerait contre le laborantin en imagerie médicale dont le profil ne conviendrait pas au poste du DGA.

Nommé suivant un appel à candidature pour un mandat de cinq qui doit prendre fin en 2027, le règne du DG Diallo et celui de son prédécesseur auraient été une véritable traversée du désert tant pour certains étudiants qu’une partie de l’effectif administratif. Ceux-ci seraient, tout le temps, impactés par les guéguerres à n’en pas finir ourdies et alimentées au nom des règlements de compte. Ayant constaté avec regret l’inefficacité de leurs correspondances de dénonciation adressées à qui de droit, ils ne savent plus à quel saint se vouer.

La Direction générale ne parvient, nous dit-on, à instaurer le climat de paix souhaité donc propice à la bonne marche de la structure. Du coup, les uns accuseraient constamment les autres sans procéder à un diagnostic dépourvu de complaisance des problèmes réels qui existent.

Enfin, les faits qui suscitent la tourmente à l’INFSS seraient-il liés à l’attribution des marchés ou aux sentiments ? L’évaluation de performance du personnel fut instaurée à quel but ? Les 43 innovations proposées par la direction sont-elles réelles ? Les réponses dans notre prochaine parution.

Encadré

L’INFSS sous les eaux pluviales

Le non curage des caniveaux en serait-il la cause ?

L’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS) situé à Ntomikorobougou ressemblerait souvent à un véritable périmètre rizicole à cause de la montée des eaux de pluie. Lire notre éclairage.

Selon une source crédible, quand il pleut abondamment au quartier Ntomikorobougou particulièrement dans sa partie située au bas de la colline de Koulouba, de nombreuses habitations se font inonder. L’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS) subirait ce déplorable état de fait, face auquel, le personnel de main (vigiles, plantons et certains chauffeurs) aurait été mis à contribution en vue d’évacuer les eaux qui se seraient réfugiées jusque dans les bureaux de la division comptabilité et finance contiguë à un large caniveau.

Les eaux de pluie, faute de trouver une voie de sortie appropriée au niveau des murs clôturant la cour, se conglomèrent pour former une puissance destructrice. Elles finissent ainsi par se frayer un chemin qui les conduisent tout droit au beau milieu des bureaux équipés de meubles et de matériels informatiques dont l’acquisition a couté des fortunes à l’Etat.

En fait, chaque année, indique notre source, la Direction générale de lInstitut national de formation en sciences de la santé (INFSS) attribue un marché de quelques millions de nos francs à un prestataire chargé de curer les caniveaux et d’élaguer les arbres géants qui prospèrent un peu partout dans la cour. La prise à temps de cette disposition permet de faciliter l’écoulement des eaux hivernales et de réduire la reproduction des insectes volants et rampants qui sont vecteurs de certaines maladies.

Cette approche doit être saluée au sein d’un service qui, formant les futurs professionnels de la santé, reçoit par an des milliers d’étudiants Maliens et étrangers. Cependant, en dépit de l’existence d’une ligne budgétaire spécifique, cette opération n’aurait pas été réalisée durant l’année dernière et celle en cours, a fait savoir sous le couvert d’anonymat un responsable du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

 

La rédaction

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