Gestion de la crise pétrolière : Le gouvernement malien à pied d’œuvre

En 5 mois, l’Office national des produits pétroliers (ONAP) a annoncé la hausse du prix du pétrole à la pompe pour la 3e fois. Malgré une hausse de plus de 250 F CFA sur les prix de l’essence et du gasoil, des efforts sont à constater dans la gestion de la crise.

Aux termes d’une réunion, organisée le 23 juillet à Bamako, les Syndicats des Transporteurs Autobus ont annoncé l’augmentation du prix des transports. Dans un procès-verbal publié le même jour, les Syndicats énumèrent les motifs de cette augmentation. Il s’agit, entre autres, de la dégradation de l’état des routes, l’insécurité grandissante qui sévit le pays, la hausse du prix du carburant et la hausse du prix des pièces de rechanges.

Les causes de la hausse

Depuis plusieurs jours, les prix de l’essence et du gasoil connaissent une augmentation de 80 F CFA. L’essence est passée de 811 F CFA le litre à 891 F CFA et le gasoil de 809 F CFA à 889 F CFA. Cette nouvelle hausse du prix du carburant à la pompe intervient suite à une 3e augmentation des prix annoncée jeudi dernier par le Directeur de l’Office national des produits pétroliers (ONAP).

Pour rappel, les prix de l’essence et du gasoil ont respectivement connu une augmentation d’environ 228 F CFA et de 296 F CFA de mars à juillet 2022. Selon l’ONAP, cette augmentation est provoquée par la hausse des cours mondiaux des produits pétroliers qui prend elle-même sa source dans la guerre russo-ukrainienne.

Débutée en début de l’année 2022 pendant la guerre en Ukraine, la hausse des prix des carburants touche aussi bien les pays producteurs que les pays consommateurs. Pour faire face à la hausse des prix, l’Etat a renoncé à ses droits au cordon douanier et procédé à la subvention des produits concernés.

Selon un communiqué de l’ONAP, publié le 7 juin 2022, le gouvernement malien a subventionné le supercarburant et le gasoil dont les prix de revient non subventionnés devraient être arrêtés respectivement à 1024 F CFA et à 1039 F CFA le litre à la pompe. « L’estimation des pertes de recettes relatives aux hydrocarbures pour l’Etat au titre de l’année 2022 était de l’ordre d’environ 87 milliards de F CFA. Avec cette tendance haussière actuelle, elles sont projetées à environs 215 milliards de francs CFA au 31 décembre 2022″, ajoute ledit document.

Réajustement des prix de transport

Si le Mali a connu une hausse de plus de 250 F cfa en l’espace de 5 mois, des efforts sont cependant à constater dans la gestion de la crise. Comparativement à d’autres pays de la sous-région, le prix du carburant à la pompe est supérieur dans notre pays. Au Burkina Faso, les prix du litre du gasoil et de l’essence étaient respectivement à 645 F CFA et à 715 F CFA à la date du 21 juillet 2022. Pendant qu’au Niger, le litre d’essence et du gasoil sont vendus à 540 F CFA et à 650 F CFA.

Au Mali, la hausse des prix de l’essence et du gasoil a mobilisé les transporteurs, dont l’activité est plus concernée par les hydrocarbures. C’est le cas du Conseil malien des Transporteurs routiers (CMTR) qui a initié une Assemblée générale pour envisager de façon commune le réajustement de la nouvelle grille tarifaire. Histoire d’augmenter les prix des transports urbains sans spéculation.

Par ailleurs, le réajustement des prix des transports a eu des conséquences sur la commercialisation des matériaux de construction et surtout des produits de denrées de première nécessité. A cause de la hausse du prix du carburant, le kilo du sucre passe de 600 à 800 FCFA, le haricot est passé de 500 à 700 F CFA et le sac de riz de 20 000 à 22 500 FCFA à certains endroits. Sans oublier des fortes spéculations sur le coût de la viande dont le prix est passé de 3 000 à 3 500 F CFA.

Mamédy Dramé

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