Journée africaine de lutte contre la corruption : L’OCLEI sensibilise les étudiants et échangent avec des professeurs sur la prévention et les conséquences de ce fléau

La salle de conférence de la Faculté des Sciences et de l’Administration Publique (FSAP) a abrité, ce mardi 11 Juillet 2023, les travaux relatifs << à la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, 20 ans : réalisations et perspectives>>. L’objectif recherché par l’OCLEI à travers cette activité était d’une part de sensibiliser les étudiants les futurs dirigeants et d’échanger avec les professeurs de la faculté de droits sur les conséquences néfastes des pratiques corruptives dans le milieu estudiantin et universitaire et sur l’économie de notre pays.

A signaler que cette rencontre était organisée par l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) en partenariat avec l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako. Regroupant plusieurs personnalités du monde universitaire et des acteurs du secteur privé, les débats portaient sur plusieurs thématiques dont la corruption et l’enrichissement illicite ainsi que leurs conséquences sur la vie socio-économique du pays. Des perspectives ont été aussi définies par les panelistes.

Après la cérémonie, le conférencier général Paul Traoré a souhaité dans son intervention que les agents chargés de l’enquête dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite soient bien outillés afin d’effectuer de façon efficace la mission qui leur est assignée. À l’entendre, l’enquête doit s’étendre non seulement à des personnalités mais aussi à leurs épouses ainsi que leurs enfants. Ajoutant que les biens de ces personnalités doivent être publiés avant leur prise de fonction.

En guise des perspectives, le paneliste a proposé la création d’un service de renseignements et la création du conseil supérieur des finances publiques devant intervenir sur les choix budgétaires. Il a suggéré que le paiement des impôts et droits de douane puisse s’effectuer sans que les opérateurs ne se présentent physiquement d’où la dématérialisation des services économiques.

Les conférenciers ont conseillé aux gouvernants d’éviter les tensions diplomatiques qui ont un impact négatif sur les partenariats multilatéraux. D’après le Pr Issiaka Cissé, les différents régimes succédés ont tous tenté de trouver une solution à la corruption à travers la création des institutions comme le Bureau du vérificateur général (BVG), l’OCLEI et la formation à l’endroit des organisations de la société civile. Pour le Pr Bocoum, il faudra créer une stratégie intégrée de risque de corruption au sein des Organisations non Gouvernementales afin de contribuer à la prévention du phénomène. Il a précisé que la dénonciation aussi est un outil efficace de prévention.

Quant au paneliste le Pr Sogodogo, il a pris l’exemple sur la Chine qui est l’un des pays champions au monde qui lutte contre la corruption. Pour lui, notre pays doit l’emboiter le pas. « Quand la corruption atteint un certain seuil dans un pays, il sera difficile de le gouverner » a-t-il souligné. Tout en déplorant que notre pays ne manque pas d’institutions et dispositifs législatifs et règlementaires en la matière et que malgré tout, le phénomène gangrène le fonctionnement. Dans ses contributions, il a évoqué l’insertion de la lutte contre le fléau dans le programme scolaire et la création du polycentrisme institutionnel impliquant plusieurs acteurs.

De son côté, le Professeur Mohamed lamine koné a indiqué que les médias contribuent beaucoup à combattre la corruption et l’enrichissement illicite. Selon lui, elle doit être un ‘’contre-pouvoir’’ afin de sensibiliser et d’informer la population à la base. Pour ce faire, les structures de lutte doivent être indépendantes de toute pression financière. Il a cité l’exemple du Botswana où les structures en charge de la lutte contre la corruption ont le même pouvoir que le parquet. Elles sont habilitées à confisquer les biens mal acquis par les personnalités et les mettre à la disposition de l’état.

Quant au conférencier le professeur Berthé, les personnels en charge des contrôles et des poursuites doivent être spécialisés en vue d’accomplir de façon efficiente leurs tâches. Les travaux de la journée ont pris fin par des contributions et questions de compréhension des participants qui furent répondues tour à tour par les conférenciers du jour.

Rappelons que l’ouverture de cette activité qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée africaine de lutte contre la corruption dont notre pays a ratifié la convention en 2012, a enregistré la présence du ministre en charge des relations avec les institutions, du médiateur de la république, du président de l’OCLEI et de l’Inspecteur général des armées et services entre autres.

Nouhoum Konaré

 

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