Lutte contre l’enrichissement illicite : l’OCLEI sensibilise les acteurs de la société civile

L’espace Maeva a servi de cadre, ce mardi 19 Juillet 2022, à un atelier de sensibilisation des acteurs de la société civile par rapport à la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Cette activité a été initiée par l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement illicite (OCLEI) sous le thème : « Sensibilisation des acteurs des organisations de la société civile sur le cadre juridique national et international de lutte contre la corruption ». Elle s’inscrit en droite ligne de la commémoration de l’édition 2022 de la Journée africaine de lutte contre la corruption, célébrée le 11 juillet de chaque année qui en est à sa 6ème édition.

La cérémonie était présidée par Dr Moumouni Guindo, président de ladite institution. Plusieurs autres personnalités de la société civile étaient présentes en l’occurrence Mme Barry Aminata Touré, représentante du président du Conseil National de la Société Civile (CNSC) pour ne citer que celle-ci.

Dans son discours marquant l’ouverture de la cérémonie, le président Guindo a laissé entendre que selon une estimation récente de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique, notre continent perd plus de 50 milliards de dollars par an en raison des flux financières illicites.

vue des participants

Ces pertes d’après lui sont tributaires des sorties illicites de ses ressources naturelles, d’objets précieux des sociétés africaines et de divers produits du crime.

S’agissant de notre pays, il ressort des rapports des structures de contrôle que de 2005 à 2019, l’Etat malien a perdu 1 266 milliards de FCFA des suites de détournements de deniers publics, de fraudes aux marchés publics, de gaspillages et de détournements de biens de l’Etat.

Ce manque à gagner selon le président aurait pu servir à financer la construction de plusieurs écoles, des hôpitaux, des infrastructures publiques et à donner accès à l’eau potable aux populations entre autres. Il a été estimé que ces moyens financiers spoliés à l’Etat pouvaient lui suffire pour construire 264 hôpitaux de haut standing, 1767 centres de santé de référence et environ 42 ponts pour ne citer que ceux-ci.

Ces sorties frauduleuses de fonds ont un impact direct sur la qualité de vie de nos concitoyens, elles freinent quasiment tous les efforts de développement du gouvernement.

Lors de cette journée, Dr Moumouni Guindo a dit que sa structure accorde une place à la prévention de la corruption en général et de l’enrichissement illicite en particulier. C’est pourquoi, il a invité les uns et les autres à apporter leurs contributions dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Selon lui, au Mali, la société civile est vivement attendue pour s’impliquer davantage à la lutte contre la corruption.

Pour lui, la société civile rendrait la lutte encore plus effective et plus active par des actions de lobbying auprès des autorités publiques, des réclamations et des demandes d’information sur le traitement judiciaire des dossiers de délinquance financière, l’exploitation des rapports des structures de contrôle notamment ceux qui sont accessibles au public comme les rapports annuels de l’OCLEI, de la CENTIF, du BVG et même les rapports individuels détaillés du BVG.

Dans sa prise de parole, la représentante du président du CNSC, Barry Aminata Touré a renouvelé l’engagement du CNSC à contribuer dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière afin que les populations maliennes puissent jouir de leurs droits sociaux économique et politique et que la cohésion sociale soit renforcée dans le pays.

Madame Barry a tout de même affirmé qu’elle n’est pas de ceux-là qui pensent que le Mali est l’un des pays le plus pauvre de l’Afrique. Il ne saurait l’être eu égard aux ressources naturelles et humaines dont il dispose. Le Mali est seulement confronté à la mauvaise gouvernance financière et économique a-t-elle poursuivi

Selon l’oratrice, pour éviter notre pays à une crise de confiance entre l’Etat et les citoyens, et un avenir incertain, le renforcement des dispositifs de contrôle existent en matière de la lutte contre la corruption et la délinquance financière ainsi que la violation des droits humains, mais aussi la capacité de la société civile afin qu’elle puisse jouer son rôle en tant qu’acteur du changement.

En fin, la représentante du CNSC a demandé aux autorités de la transition d’œuvrer afin que les acquis en matière de réformes des finances publiques dans notre pays soient renforcés au bénéfice de tous les fils et filles du pays.

le conférencier oumar Traoré au micro

Rappelons que la journée africaine de lutte contre la corruption est l’occasion pour les africains de faire un regard rétrospectif sur la lutte contre la corruption dans leurs communautés afin de voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et ce qui reste à essayer.

Elle a été instituée par le Conseil exécutif de l’Union Africaine à Addis-Abeba en janvier 2017 pour célébrer la signature de la Convention africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, intervenue le 11 juillet 2003 à Maputo au Mozambique.

Au cours de cette journée, des échanges entre participants et conférenciers étaient très fructueux grâce à la qualité des exposés des acteurs de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Les participants à cet important atelier se sont dits mieux outillés par rapport au cadre juridique national et international de la lutte contre la corruption dont portait le thème du jour.

  Nouhoum Konaré

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