Port d’Ambidedi (Mali) à Saint-Louis (Sénégal) : Où en est l’OMVS ?

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) avait envisagé de construire un port à Kayes au Mali devant se connecter à la façade maritime de Saint Louis au Sénégal via la localité malienne d’Ambidedi. Cette noble volonté affichée, il y a plusieurs années, connait-elle un début de concrétisation ? Lire quelques rappels

Tout d’abord, l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) créée en 1972 se fonde sur trois piliers : la production énergétique, l’irrigation et le développement d’infrastructures. Les barrages de Manantali, de Félou et de Gouina dont les travaux de construction ont respectivement pris fin en 1988, 2013 et 2022 suffisent pour illustrer certains acquis de l’OMVS. Le Barrage de Djamba au Sénégal qui a démarré en 1986 pour endiguer le lac salé et promouvoir le développement agricole, n’en demeure pas moins.

La naissance, quelques années plus tard, de la Société de gestion et d’exploitation de la navigation sur le fleuve Sénégal (SOGENAV) s’inscrit donc dans le cadre de la concrétisation d’une ambition grandiose nourrie par des chefs d’Etat visionnaires. La raison d’être de cette société vise à enlever les seuils sablonneux et rocheux qui tapissent le fond d’un trajet fluvial situé entre Kayes le Mali et le Sénégal, long de 40 km.

La quête du coût de cette vaste et complexe opération est en cours depuis 1972. Il semblerait que les pays bénéficiaires ont des difficultés d’accès à des prêts constitutionnels. Ils sont alors allés chercher des dettes commerciales. Deux leaders mondiaux : AFCONTE et EXIM Banque de l’Inde avaient promis de financer ce projet de navigation à hauteur de 520 milliards de dollars. Malheureusement, pour des contraintes internes, ils se sont désengagés.

La Société de gestion et d’exploitation de la navigation sur le fleuve Sénégal (SOGENAV), loin de croiser les bras, a ainsi proposé au conseil des Ministres une stratégie. Celle réduisant les 520 milliards de dollars à 35 milliards de dollars et de pouvoir les réunir. Pour ce faire, il aurait été demandé aux Etats de puiser dans leur budget national, à partir du premier trimestre 2024, une quote-part de 10 milliards de francs CFA. À préciser au passage que cette enveloppe représente 11% du coût global du projet de navigation.

Faute de tout payer, chacun des pays doit apporter à la date échue 50% soit 5 milliards qui font un total de 15 milliards de nos francs. Grâce à ce montant, la SOGENAV peut entamer les travaux. Le vœu du financement a-t-il été exaucé ? Le Fonds monétaire international (FMI) qui gère les endettements en aurait-il joué pleinement sa partition ? Comme prévu, la navigation est-elle possible sur le fleuve Sénégal, en cette fin 2025 ? Difficile de répondre à ces trois pertinentes interrogations.

En effet, ces derniers temps, la rétention d’information est devenue monnaie courante. Du coup, l’énergie physique et le moyen de déplacement des rédactions (va-et-vient) se perdent face à l’attitude de certains responsables allergiques à la seule prononciation du mot « journaliste ». Au bureau à Bamako de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) une autorisation d’échanger avec la presse tarderait-elle à venir de l’intérieur ou de l’extérieur ? On n’en sait rien !

En revanche, une source proche de la Direction nationale de la géologie et des mines (DNGM) qui a requis l’anonymat, nous édifie de façon succincte. De prime abord, il fait savoir que les opérations permettant d’approfondir et d’élargir le fleuve Sénégal ne sauraient se dérouler sans vacarme. À l’en croire, des orpailleurs venus de partout occupent illégalement les bordures et le lit de ce grand cours d’eau qui parcourt la Guinée Conakry jusqu’au Sénégal via le Mali.

Ensuite, se réveiller un beau matin en voulant mettre fin, explique-t-il, à la présence enracinée et massive de ces gens serait la croix et la bannière pour les autorités compétentes quelles que soient les dispositions prises. Mener des actions d’envergure, n’est pas à exclure, en vue d’évacuer les femmes et les hommes qui s’y trouvent. Car, ils sont déjà habitués à des scènes de violence pour conserver, s’accaparer et spolier des sites à exploiter par des moyens artisanaux.

Ainsi, il va falloir au préalable activer une campagne de sensibilisation à travers les médias et la conduite des mesures coercitives. Toute chose qui ne peut se passer de manière inaperçue. Surtout, pas à l’insu de la presse nationale et internationale guettant l’information sans répit. Apercevoir de janvier à décembre, les bateaux quitter Kayes pour aller à la mer à Saint louis via Ambidedi (Mali) a-t-il encore du chemin à faire ? Au gré du temps, la Société de gestion et d’exploitation de la navigation sur le fleuve Sénégal (SOGENAV) donnera les réponses.

La rédaction

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