Ce vendredi 21 août 2020, le porte-parole du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), Ismaël Wagué a accordé une interview à Africable télévision. Dans ce grand oral, le porte-parole du CNSP s’essaie dans des propositions pour une sortie de crise durable du Mali. Dans l’interview il a touché tous les maux qui minent le pays.
Le Colonel Major Wague a commencé ses propos en ces termes : « J’ai intégré l’armée contre mon gré, il y avait un ami de mon père qui a demandé à mon père de m’envoyer à l’armée. J’ai commencé par le prytanée militaire, après je suis parti au lycée pour faire lettre afin d’être un avocat mais après le baccalauréat j’ai été orienté à la science, j’ai eu une bourse d’étude de pilotage pour le Maroc et je suis sortie là-bas comme pilote de chasse, initialement ce n’était pas ma vocation ».
Pour en venir au sujet du jour, le porte-parole du CSP a évoqué la démission du président IBK. Ensuite, il dira que suite au changement, l’état d’esprit du Comité est fortement positif. Il ajoute que le CNSP est animé par la forte conviction d’apporter un changement positif dans le pays.
Pour y arriver, Wague en appelle à la contribution de tous les maliens.
Il précise que le passage du CNSP sera le plus bref possible avec des objectifs très clairs, énumérés dans la première déclaration.
S’agissant du renversement du regime, Wague précise que le déclic est arrivé au regard de l’évolution de la situation du pays qui ne pouvait qu’entrainer un blocage.
« C’est ce qui nous a amené à réfléchir ; voir qu’on fait partie de la solution et c’est comme ça qu’on a décidé de faire quelque chose et les faits sont là », explique le porte-parole du CNSP.
Ismaël Wagué : « On a commencé quelque chose il faut le finir avec l’aide de tout le monde. Il faut une démocratie qui réponde aux aspirations du peuple et plus jamais qu’on ne se retrouve dans des situations exceptionnelles ».
Questionné sur la conception de l’opération, il dira qu’il n’aime pas trop le terme coup d’état. Un coup d’état, c’est quand il y a eu une interruption de l’ordre constitutionnel. « L’ordre constitutionnel est encore en place, la constitution est là, le président de république a dissout l’assemblée nationale cela fait partie de ses prérogatives constitutionnelles. Il a démis le gouvernement, cela fait partie de ses prérogatives. Enfin, il a signé sa démission, cela aussi fait partie de ses prérogatives également » dit Wague.
Le porte-parole du CNSP a rassuré les maliens sur l’état de santé du président IBK. Il ajoute que l’ancien président va bien ; de même que toutes les autres personnes arrêtées. Ils ne sont pas arrêtés mais ils sont sécurisés. Au moment opportun, ils seront relâchés, dit -il
De l’avis du colonel Major, la transition sera une transition civile. Cela se justifie par la terminologie de comité national qui est différente de comité militaire. Wague explique que le comité militaire est une affaire entre militaires ; et le comité national est composé de tous les composants de la société.
Dans la foulée, il dira qu’un cadre de concertation nationale sera mis en place pour définir une feuille de route de la transition ; une transition inclusive car le CNSP ne connait ni majorité, ni opposition.
Le colonel major Ismaël Wagué a déclaré que la hantise du CNSP est de dire quelque chose et faire le contraire, c’est pour quoi ils ne veulent pas se précipiter pour donner une date à la transition.
A la question portant sur le moral des militaires sur le terrain, le colonel major a fait savoir que depuis le mardi 18 août 2020, il a été demandé à toutes les unités d’opération de continuer le combat, de rester sereines et de continuer les missions régaliennes de défense et de sécurité du territoire national.
Moriba Camara