Dans sa parution N°229 du 22 mai 2019, l’hebdomadaire Delta News, dans sa rubrique « Les confidences de Bado » a rapporté une causerie dans un « grin » en ces termes:
Question : Quel est le fonctionnaire le plus assidu de la présidence de la république ?
Réponse : C’est celui qui est chargé de rédiger les messages de condoléances. En effet au moins un jour sur deux, le président IBK adresse des messages de condoléances à un de ses pairs. En retour, il en reçoit très peu. A la question pourquoi ? Les « amis » du Mali auraient dit « qu’ils n’avaient pas le temps d’envoyer des messages à IBK car au Mali c’est chaque jour une catastrophe !
Cette anecdote indique, combien il existe des maliens dépités de tout ce qui se passe chez eux depuis bientôt une décennie.
En effet, le grand espoir suscité par l’accession d’IBK à la magistrature suprême en 2013 s’est mué en miroir aux alouettes dès le premiers mois de sa gouvernance : instabilité gouvernementale, accentuation de la violence au nord, provoquant l’arrivée d’autres forces armées étrangères au Mali, scandales financiers etc.
Les négociations avec les rebelles du nord, engagées puis conclues à Alger et Bamako en 2015 on conduit à un texte alambiqué, incompris de la plupart des maliens y compris des élites politiques. Ce texte est venu s’ajouter à l’imbroglio politique, sociale et sécuritaire que traverse notre pays depuis 2012.
…après chacune de ses visites sur le terrain, le gouvernement comptait ses morts. Et désormais, aux décomptes macabres des régions du Nord, s’ajoutent ceux des régions dites du centre et même du Sahel occidental car le cercle de Nara n’est pas épargné.
Malgré cet accord qui était censé apporter la paix, on a plutôt assisté à une recrudescence de la violence et de l’insécurité dans les régions dites du centre. Et ce, nonobstant les déclarations de l’ex premier ministre qui étaient d’une part, martiales à l’adresse des terroristes et d’autre part, lénifiantes envers les populations.
Au contraire, après chacune de ses visites sur le terrain, le gouvernement comptait ses morts. Et désormais, aux décomptes macabres des régions du Nord, s’ajoutent ceux des régions dites du centre et même du Sahel occidental car le cercle de Nara n’est pas épargné. Cet exercice de pointage sinistre se poursuit malheureusement avec le nouveau jeune premier ministre. Et, pour la première fois, on a même assisté à une polémique sur le nombre de morts entre un édile et un chef de l’exécutif régional !
La situation est si grave et préoccupante que le président de la république lui-même, à l’occasion de l’anniversaire de la signature de l’Accord a déclaré :
« Si nous nous ressaisissons pas, le deuil sera le quotidien durable et déplorable du Mali, du Nord du Mali, du Centre du Mali, mais également celui de plusieurs régions de pays voisins du Mali !»
On se demande pourquoi, le président a divisé le Mali en trois entités : Mali, Nord du Mali et Centre du Mali. Le deuil dans le Nord ou au Centre du Mali n’est-il pas celui de tout le Mali ?
En outre, on relève que depuis 2013, les gouvernements successifs à défaut de pouvoir nous sécuriser semblent réduits à dénombrer les morts. Aussi, il ne serait pas excessif de les qualifier de gouvernements compte-morts !
…sans rancune
Wamseru A. Asama