Il faut le dire… IBK : la dernière mise !

Voici que pour la troisième fois en six mois, l’enjeu particulier du moment m’amène à m’adresser à vous. «  C’est par cette phrase que le président de la république a introduit son adresse à la nation du samedi 30 novembre 2019 dans le journal télévisé du 20 heures sur l’ORTM. Durant tout le long du discours, il est apparu comme un sage  infatigable, patient et grand rassembleur. Par ailleurs, sachant bien l’opinion que les maliens se font de la coopération militaire avec la France, il a justifié son acceptation de participer aux obsèques des treize soldats français morts à Indelimane, sur invitation du président français :  » Chaque mort m’endeuille, chaque mort m’interpelle ; civil, militaire, Malien, Non Malien. » Dira-t-il. Peut-on lui en vouloir pour cela ? Nous pensons franchement que non. Car, n’oublions jamais que ce sont les dirigeants maliens qui ont appelé la France à la rescousse. En outre, dans nos us et coutumes, la compassion envers la famille d’un défunt est un devoir moral. Par ailleurs, en homme d’État, pragmatique ne doit-il pas tenir compte du dicton persan, certes machiavélique, selon lequel : « baise la main que tu ne peux couper » ?

Puis le président en vient au sujet essentiel de son message : « … je voudrais convier toutes et tous au lancement officiel du Dialogue National Inclusif le 14 Décembre, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bâ. » Dans son appel à ce nouveau Kouroukan Fougan ou au batou mawdo (sic) il cite nommément le chef de file de l’opposition, les partis politiques, les autorités religieuses et traditionnelles, la CMA, la Plateforme…Aucun n’est oublié !

Enfin pour conclure, le président IBK, tel un joueur de poker sûr de rafler le jackpot annonce sa dernière mise : « Garant de la Constitution, je tiens à rassurer l’ensemble national que la mise en œuvre des conclusions et résolutions issues de ce Dialogue National Inclusif, sera assurée par le mécanisme indépendant de suivi-évaluation dont les Congressistes me proposeront, et le format et la composition. » 

Que dire de ce discours ? Après les divers coups qui ont endeuillé la nation, nous nous attendions plutôt à un réarmement moral de nos troupes et de toute la nation. En véritable chef de guerre, le président aurait pu avec la verve qu’on lui connaît, appeler à une mobilisation générale, édicter des mesures fortes surtout après les déclarations du ministre de la défense à l’Assemblée Nationale, déclaration mettant à nu la véritable situation de nos forces de défense et de sécurité. L’annonce des décisions fortes à prendre pour une vraie économie et une communication idoine de guerre. On a toujours comme l’impression qu’à travers ce discours que tout va bien et que le seul problème c’est le problème avec son opposition politique. C’est bien dommage. S’il y a aujourd’hui un sujet fédérateur, c’est bien le problème de l’insécurité et pourquoi donc ne pas d’abord en discuter? Cela aurait été sans doute, une bonne entame à  l’union sacrée tant souhaitée par tout le peuple malien.

Qu’à cela ne tienne, avec ce message du 30 novembre 2019, IBK a joué sa dernière mise et a mis l’opposition au pied du mur. Elle accepte sa main tendue, alors elle sera comptable  des résultats qui sortiront du dialogue national inclusif, avec tout de même, la possibilité si tenue soit-elle d’influer sur eux,  soit elle refuse et elle se fera passer par l’opinion internationale et même nationale pour une opposition inefficiente manquant de solution alternative crédible pour le Mali.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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