C’est le branle-bas de combat au sein de la presse malienne, suite à la publication du Décret ministériel, du 18 décembre 2020, portant sur des mesures en riposte au Covid 19. Plus que de simples mesures contre le Covid, la presse y voit des mesures liberticides ; une manière pour le gouvernement d’avoir un control strict des médias.
Face à la situation, le ministre de l’administration Territoriale et de la décentralisation a publié un communiqué, le dimanche 20 décembre. L’objectif était de rectifier un tir, visiblement très mal parti.
Dans ce communiqué, le ministre de l’administration a exprimé sa surprise face à la levée de boucliers, suite à sa lettre du 18 décembre 2020.
Il précise que des informations ont fait état de l’édiction des mesures liberticides par les autorités de la transition ; avant d’ajouter que la décision ministérielle incriminée, repose sur une longue tradition du département, pour éclairer les autorités administratives en vue de l’application correcte des textes. Contrairement à certaines interprétations distillées dans les médias, le ministre ajoute que l’instruction du 18 décembre 2020, ne procède que de la mise à jour de l’instruction n°o18447/MATD-SG du 24 novembre 2015.
Il a indiqué que cette mise à jour est justifiée par la nécessité d’exécuter correctement le Décret n°202060317/PT-RM.
Le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation rassure l’opinion publique que l’instruction relative à l’état d’urgence ne vise nullement à remettre en cause quelque liberté que ce soit. Et d’ajouter qu’elle n’a pas vocation à prescrire des mesures nouvelles et ne fait que rappeler les dispositions des lois et des règlements déjà existants.
Les journalistes de la presse privée voient en ces mesures une façon d’intimider les médias et de restreindre la liberté d’informer ; un droit pourtant constitutionnel.
Les présidents des faîtières de la presse ont rencontré les ministres de l’administration territoriales et de la communication autour du sujet. Une conférence de presse en a suivie. Pour le moment, les journalistes maintiennent la pression sur le gouvernement. Ils sont décidés à ne rien lâcher jusqu’au retrait pur et simple des mesures gouvernementales.
Rappelons que ces mesures prévoient le contrôle par les pouvoirs publics, des contenus des émissions radiophoniques, les organes similaires, les messages SMS sur les réseaux sociaux, les perquisitions à tout moment des domiciles privés des personnes suspectes. Cela, pendant toute le durée de l’état d’urgence, prévu pour durer jusqu’au 4 janvier 2021.
Aussi, rappelons que les mêmes mesures anti-COVID-19, prévoient la fermeture des bars, les restaurants, les maisons d’accueil ; la cessation des activités culturelles, les établissements scolaires (secondaires, supérieurs, publics et privés).
Par contre les marchés, les mosquées et les églises restent cependant ouverts.
M Camara