Jean Yves Le Drian en visite de 48 heures au Mali. Pour nombre de maliens, cette visite est un couteau à double tranchant.
Boubacar Bocoum est analyste politique. Pour lui, cette visite du ministre Le Drian entre dans le cadre de la préservation des intérêts de la France au Mali. Il ajoute que la France est venue s’enquérir de l’évolution de la transition au Mali, mais aussi rappeler aux nouvelles autorités les priorités de son pays pendant ce temps de transition.
A en croire l’analyste politique, le ministre français s’intéressera surtout à la position des autorités de la transition par rapport à l’accord de défense, signé entre la Mali et la France.
C’est pourquoi, ajoute-t-il, cette visite du ministre français n’a d’autre finalité que de donner des directives pour l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, qui est une composante essentielle du processus d’exploitation des ressources naturelles du Mali, précise Bocoum.
Il appelle de ce fait les autorités de la transition à prendre leur responsabilité face au peuple.
Pour Ousmane Camara, étudiant, le chef de la diplomatie française est venu au Mali pour inviter les autorités de la transition au respect des engagements pris par l’Etat malien auprès de la CEDEAO. Il s’agit notamment de l’organisation des élections transparentes à la fin des 18 mois de transition.
Aussi, pour Camara, Yves Le Drian est au Mali pour travailler avec les autorités sur les paramètres de la charte, qui intègre à la fois la mise en œuvre des accords d’Alger, la lutte contre la corruption et le renforcement de la force conjointe du G5-Sahel.
Pour la journaliste Awa Traoré, la coopération entre les Etats a toujours été une question de rapport de force. En ce qui concerne la France et ses anciennes colonies, il faut accepter les choses telles qu’elles sont, car c’est le développement économique qui détermine l’orientation politique. Pour que cette situation change il nous faut vivre en autarcie.
Morice Camara