Une proposition de loi sur la rente à accorder aux anciens présidents de tout organe parlementaire et législatif fait polémique. Le projet ne serait-il pas un tantinet opportuniste ?
Comment améliorer le rang du Mali – 184e sur 189 pays – dans le classement du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) ? Des législateurs semblent avoir répondu en améliorant le développement humain… des anciens dignitaires.
Comment améliorer le rang du Mali – 184e sur 189 pays – dans le classement du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) ? Des législateurs semblent avoir répondu en améliorant le développement humain… des anciens dignitaires.
Au cœur du landerneau politique, dans les grins des buveurs de thé ou sur les réseaux sociaux, les contradicteurs évoquent la fragilité des moyens de l’État et l’illusion d’une théorie du ruissellement selon laquelle l’aisance de certains rejaillirait sur le citoyen lambda par le biais de la consommation ou de l’emploi.
On doit servir l’État et non se servir
Ils rappellent que des avantages existent déjà, dans le cadre constitutionnel, et qu’un mandat politique ne se substitue pas à toute vie professionnelle rémunératrice durant le reste de la vie active. « On doit servir l’État et non se servir », rappelle Sidibé Hassane, membre du CNT.
Un sujet sensible en cette période
Certes, la question des pensions et autres avantages accordés par l’État à ses anciens serviteurs a provoqué des grincements de dents dans un grand nombre de pays africains, des avantages à vie que l’ancien Premier ministre congolais Bruno Tshibala voulut octroyer aux anciens membres du gouvernement, en 2019, à l’honorariat pour anciens présidents du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dont il fut question au Sénégal, en 2020. Mais ce sujet est particulièrement sensible en période d’exception…
Aucun Malien n’a oublié le débat sur l’éventuel statut d’ancien chef d’État du putschiste Amadou Haya Sanogo
Cette proposition de loi intervient en pleine période de transition, laissant suspecter une manœuvre opportuniste à usage personnel. Aucun Malien n’a oublié le débat sur l’éventuel statut d’ancien chef d’État du putschiste Amadou Haya Sanogo, qui le fut de facto pendant vingt jours.
Cette fois, ne s’agit-il pas de faire accéder aux avantages constitutionnels le colonel Malick Diaw, l’actuel président du CNT qui participa, en août 2020, à la perturbation de l’ordre constitutionnel ?
Source Jeune Afrique