Les premiers cas de Covid ont été déclarés au Mali en mars 2020. De cette date à aujourd’hui, le pays a enregistré officiellement 4169 cas positifs ; 3003 guérisons et 143B décès.
Cette maladie, à l’instar du monde entier, a fortement impacté les activités du pays, classé parmi les plus pauvres au monde.
Lourde chute de la croissance et augmentation de la pauvreté. La pandémie du COVID-19 affecte profondément le Mali. Ces effets indirects sont potentiellement beaucoup plus dévastateurs que ses effets directs. La récession économique globale et ses conséquences sur l’économie nationale vont entraîner une chute anticipée de la croissance du Produit Intérieur Brut de plus de 80%. Celle-ci va passer de 5% à 0,9% en 2020. Pour la première fois depuis six ans, la croissance du PIB va être bien en-deçà de la croissance démographique. Cette chute va jeter 800 000 Maliens dans la pauvreté.
Endettement des générations futures et retardement des progrès pour le développement durable. La contraction économique va affecter la capacité de l’Etat à mobiliser les ressources domestiques nécessaires à son développement. Ceci compromettra plus encore les progrès vers les Objectifs de Développement Durables. Le taux de pression fiscale, qui était prévu à 15,5%, et qui était sur une pente favorable, va chuter à 13,3%, soit un manque à gagner de plus de 230 milliards de FCFA pour l’Etat en 2020. La crise aura de lourdes conséquences pour les générations futures : la dette va passer de 39% à 45% du PIB.
Transparence dans la gestion des finances publiques et les financements extérieurs. La rapidité avec laquelle les Institutions Financières Internationales ont répondu à la demande du Mali pour des crédits additionnels, ainsi que la nécessité de mettre en œuvre la réponse urgemment, sollicitera une attention particulière sur la bonne gestion des finances publiques. Cela demandera aussi aux partenaires de développement plus de transparence et de coordination afin que tous les fonds extérieurs mobilisés pour répondre à la crise soient enregistrés dans le Budget de L’Etat.
L’emploi est lourdement affecté. Une augmentation brutale des pertes d’emploi est observée, en particulier dans les secteurs tertiaire et secondaire. Les mesures d’appui à l’économie, particulièrement pour les petites entreprises, risquent d’être insuffisantes pour mitiger l’impact de la crise.
Détérioration du capital humain. Le Capital Humain, un des piliers essentiels du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD) du Gouvernement, est très négativement affecté. La pandémie arrive dans un contexte de développement fragile, où les indicateurs socio-économiques n’arrivent pas à suivre le rythme de l’expansion démographique. A cela s’ajoute une crise sécuritaire et humanitaire, ainsi que de graves inégalités liées au genre. Le COVID-19 fragilise encore plus les perspectives de développement du capital humain: (i) près de 4 millions d’enfants ne vont plus à l’école ; (ii) la mobilisation entière du secteur de la santé a des conséquences négatives sur des programmes essentiels comme la vaccination ; et (iii) la crise économique va augmenter la pauvreté à un moment où la période soudure va accroître le nombre de personnes en besoin d’assistance alimentaire de plus de 70%, pour atteindre 1,3 million dans les prochains mois. Le COVID-19 approfondie la vulnérabilité des populations et fragilise encore plus leur résilience.
La protection sociale joue un rôle essentiel dans la réponse du Gouvernement. Les réponses de protection sociale annoncées correspondent à 1,3% du PIB. La capacité à concrétiser ces mesures efficacement, de façon coordonnée, transparente et en temps voulu, sera essentielle pour le succès de la réponse auprès des populations les plus vulnérables.
Source Système des Nations Unies au Mali