Diarra Transport prend une mesure salvatrice : Ses véhicules seront-ils enfin plombés ?

Il y a trois semaines, la compagnie Diarra Transport était sur toutes les lèvres à cause de ses conducteurs décriés pour leur goût exagéré à la vitesse qui ont fait plusieurs victimes sur les axes interurbains du Mali. Face certainement à cette indignation quasi générale, ses responsables ont décidé de plomber les cars, comme pour rassurer enfin leurs passagers.

A titre de rappel, l’accident le plus retentissant ayant frappé la compagnie Diarra Transport et endeuillé le Mali fut, sans conteste, celui qui s’est produit sur l’axe Ségou-Bamako. Le 13 juin 2023, ses deux cars en partance pour la cité des Balanzan sont entrés en collision frontale précisément entre Fana et Konobougou avec un camion dix tonnes transportant plusieurs dizaines d’ovins en direction de Bamako qui a quitté sa voie parce que le chauffeur s’était fait surprendre par le sommeil. Le bilan total des pertes en vie humaine enregistré (sur place et plus tard sur le lit d’hôpital) excéderait une vingtaine.

Les deux véhicules de Diarra Transport remplis de passagers roulaient à tombeau ouvert l’un très proche de l’autre en vue d’échapper, a-t-on appris, au braquage qui venait de se passer sur le même tronçon durant cette nuit où la visibilité était très réduite à cause de la pluie. Sous l’emprise de la vitesse excessive et pour le non-respect de la distance de sécurité, le second est allé s’encastrer violemment dans le premier qui a percuté le camion dix tonnes. Si le premier car (celui qui est devant) n’a pu éviter le pire, le second pouvait trouver le temps de freiner sans s’impliquer dans cet accident. La faille humaine est la cause principale de l’irréparable commis et l’inépuisable service de la protection civile est sollicité pour sauver ce qui peut l’être.

Ce drame avait ému l’opinion nationale dont une bonne partie n’avait que sa langue pour dénigrer cette compagnie pourtant adulée et fréquentée pour sa rapidité sur le long trajet interurbain du Mali. De nombreuses mesures avaient été suggérées afin de mettre immédiatement un terme à la récurrence des accidents de Diarra Transport. Comme acte concret, ses responsables ont enfin préconisé le plombage qui va réduire la vitesse de leurs cars. Ce procédé rassure certains passagers car il est indéniable que le niveau de la gravité d’un accident de circulation dépend toujours de la vitesse et cela a été scientifiquement prouvé lors des tests effectués par les fabricants dans leurs labos d’automobile truffés de technologies basés en Europe et en Asie.

Reste à savoir si cette mesure permettra de redorer le blason en inversant la lugubre tendance qui avait mis le mois passé cette compagnie de transport au centre de l’actualité nationale au Mali. Ses conducteurs doivent avoir un seul souci constamment ancré à l’esprit, se déplacer avec les passagers et arriver à destination sain et sauf. Pour y parvenir, ils doivent forcément occulter la distance de l’itinéraire emprunté et la durée du voyage en se concentrant uniquement sur la préservation de la vie combien précieuse et irrécupérable des personnes dont ils transportent.

Pour leur part, les autorités aussi sont appelées à jouer pleinement leur rôle en renforçant les contrôles de vitesse et de surcharge des véhicules par le déploiement des équipes mobiles de la gendarmerie tout au long de certains trajets trop fréquentés notamment durant les week-ends où le trafic routier devient dense. Mais attention, ces éléments ne doivent aucunement profiter de cette mission salvatrice pour s’adonner au racket dont certains transporteurs ne cessent de dénoncer.

On doit également instaurer l’interdiction de se déplacer durant certains moments de la nuit et sous la pluie, imposer aux propriétaires d’engins lourds d’avoir deux conducteurs devant s’alterner au volant au cours d’un long parcours et accentuer les contrôles concernant les phares, le frein et l’état des pneus afin de limiter les cas de crevaison inattendus. D’autres sources imputent les causes de ces accidents à répétition à des facteurs mystiques dont le seul abattage des bœufs serait loin d’être la solution.

Oumar BAH

 

 

 

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