Mali : 40 ans après Cabral, l’AMSUNEEM rate le tournant de 2020

Abdoul Karim Camara dit Cabral

17 mars 1980 – 17 mars 2020, voilà 40 ans jour pour jour que le leader estudiantin malien des années 80, a été tué. Abdoul Karim Camara dit Cabral, c’est de lui qu’il s’agit, a été assassiné par le régime militaire de l’ère, au moment où le leader estudiantin n’avait que 25 ans.

De 1980 à 1991, cette date symbolique du mouvement estudiantin malien est restée dans l’ombre à cause d’un régime militaire, lui-même responsable de la disparition tragique du jeune Camara.

Suite au départ du régime militaire en 1991, la date du 17 mars est redescendue dans les mœurs. Pas une année ne passe sans que des manifestations ne viennent nous rappeler  d’un certain Abdoul Karim Camara dit Cabral, héro de la lutte estudiantine des années 80 au Mali.

Curieusement, l’année 2020 semble dérogée à la règle. Le 17 mars est là et rien, si ce n’est le silence assourdissant  des autorités et de l’AMSUNEEM. Nul n’en dit mot et chacun semble se plaire dans ce silence.

Bref, le 17 mars 2020 passe comme un coup d’épée dans l’eau, au grand désarroi de ceux-là qui se sont battus corps et âme pour la renaissance de Cabaral.

Comme seule excuse, les autorités mettent en avant l’épidémie de coronavirus. L’AMSUNEEM se résigne et croise les bras face ce qui peut bien annoncer une déchéance programmée du 17 mars. Cabral mérite beaucoup mieux.

Cabral vu par une autre presse 

Étudiant en philo-pédagogie à l’Ecole normale supérieure (ENSUP), Abdoul Karim Camara est élu le 17 février 1980 président de l’Union des élèves et étudiants du Mali (UNEEM) lors du congrès qui se tient dans la clandestinité de cette organisation récemment dissoute par le régime autoritaire de Moussa Traoré. Le congrès lance un mot d’ordre de grève pour réclamer la libération de lycéens arrêtés lors de manifestation à Ségou. Des manifestations étudiantes sont violemment réprimées.

Abdoul Karim Camara est arrêté le 16 mars 1980 alors qu’il se trouvait dans un camion en direction de la Guinée. Il est amené au commissariat du 2e arrondissement de Bamako où on le torture et le force à enregistrer un appel de fin de la grève qui est diffusé sur la radio nationale. Il est ensuite emmené et torturé au camp para de Djikoroni à Bamako, où il meurt de ses blessures le lendemain.

Le 16 mars 2014, Almahamoud Sidibé, commissaire de police à la retraite, témoigne lors d’une conférence de sa présence lors des sévices infligés à Cabral par la police, et reconnait avoir amené le corps du jeune garçon à l’hôpital où un médecin a confirmé sa mort.

Seybou KEITA (Wikipedia)

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