Conférence sur l’impact du journalisme d’investigation sur la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest :  Une dédicace collective pour la lutte contre la corruption dans notre espace sous régional

La cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) a organisé du 26 au 28 Avril dernier à Niamey au Niger une Conférence sur l’impact du journalisme d’investigation sur la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest. Cette conférence, financièrement soutenue par l’office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), a réuni les institutions nationales de lutte contre la corruption du Burkina Faso, du Mali et du Niger qui ont utilement discuté avec les journalistes venus des pays de l’Afrique de l’Ouest, créant un climat de confiance pour une franche collaboration.

La délégation malienne, en plus des journalistes, comprenait Seydina Oumar Diarra, membre de l’office national de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), Seybou Kéita Directeur de la Communication à l’OCLEI, Famory Kéita, Vérificateur général adjoint du Mali et Bazamili Niang de l’association des Jeunes pour la Citoyenneté active et la Démocratie (AJCAD Mali).
Cette délégation malienne comprenait également des journalistes maliens membres de la Cellule Norbert Zongo pour le Journalisme d’Investigation en Afrique de l’ouest : le jeune Kassim Traoré de la radio Kledu, Massiré Diop de l’Indépendant, Maliki Diallo du groupe renouveau, David Dembélé de la Dépêche du Mali, Seydou Traoré de la radio onusienne Mikado, Housseyne ag Issa, journaliste arabophone de Tombouctou, et votre serviteur Boukary Daou du journal le républicain.
Pour Seydina Oumar Diarra, qui a l’avantage d’être à la fois un journaliste expérimenté, analyste politique au Mali, qui plus est membre de l’office national de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI), cette Conférence régionale est une dédicace collective pour la lutte contre la corruption dans notre espace régional. « Je crois que notre participation est motivée par la synergie d’action que nous avons avec la société civile, en particulier les journalistes d’investigation dans le cadre de la lutte contre la corruption de façon générale. Pour être efficace, cette lutte a besoin d’une collaboration plus étroite entre nos structures que sont les institutions nationales de lutte contre la corruption et les journalistes d’investigation », a déclaré Seydina Oumar Diarra en marge de la Conférence. Pour lui, conformément à une recommandation de la conférence, cette rencontre doit jeter les bases d’un cadre de collaboration, de concertation entre les structures nationales, la société civile et la presse, mais en particulier les journalistes d’investigation qui sont considérés comme étant dans le champ de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. « Déjà au niveau national, nous travaillons pour la mise en place d’un cadre de collaboration, de concertation entre les structures d’une part, et la société civile d’autre part, qui englobe les associations de la société civile, mais aussi les journalistes. Ce cadre est en gestation dans notre pays à la faveur de la semaine nationale de lutte contre l’enrichissement illicite, que nous avons versée au débat pour être élargie au niveau régional », a indiqué Seydina Oumar Diarra.
Chaque année, la célébration de la journée africaine de lutte contre l’enrichissement illicite est mise à profit au Mali pour l’étaler à toute la semaine afin d’amplifier toutes les initiatives de lutte contre ce fléau dans notre pays et à l’échelle régionale et même internationale.
La loi autorise l’OCLEI à coordonner les initiatives de lutte contre la corruption au Mali. Notre interlocuteur s’est dit satisfait d’avoir participé à cette conférence régionale avec son collègue Seybou Kéita, qui a en charge la communication de l’OCLEI, mais aussi avec le Végal adjoint Famory Kéita.
Selon lui, ce fut un partage profitable d’expériences et d’astuces en matière de lutte contre la corruption et d’enrichissement illicite.
De son côté, le Directeur de la Communication de l’OCLEI Seybou Kéita, s’est félicité de la dynamique insufflée par son institution à la lutte contre l’enrichissement illicite au Mali. « L’OCLEI est un bébé qui est né en 2014 et qui a commencé à marcher en 2017, mais qui déjà peut se taper la poitrine pour avoir rehaussé cette lutte à un niveau inattendu par les Maliens de la part des autorités du Mali.
Nous avons réalisé beaucoup d’enquêtes et transmis une vingtaine de dossiers à la justice pour plus de 20 milliards de 2017 à aujourd’hui », a indiqué Seybou Kéita.
Selon lui, l’OCLEI a quatre pieds qui lui permettent d’être dans la prévention, de contribuer à la répression, mais aussi de tisser des relations de collaboration, de partenariat, et enfin de mener des études et de formuler des recommandations. « Nous voyons la corruption sous l’angle de l’enrichissement illicite qui est la finalité de toute corruption. D’abord on veut prévenir (pole prévention) plutôt que de réprimer. Nous contribuons à la répression à travers le pôle investigation de l’OCLEI, qui est là pour enquêter, investiguer et constituer des dossiers ». Il y a également le pôle coopération qui travaille à créer les conditions de partenariat et la synergie entre l’OCLEI et les autres institutions de contrôle au Mali et en Afrique. Il y a enfin le pôle Etudes et les recommandations, qui évalue l’état de la corruption pour formuler des recommandations à mettre en œuvre contre le phénomène.
La conférence régionale de Niamey a pris la mesure des mécanismes utilisés par les différentes institutions nationales. Le Bureau du Vérificateur général à travers la communication de Famory Kéita Vérificateur général adjoint, a suscité beaucoup d’intérêt chez les participants.
Plusieurs intervenants ont évoqué l’expression « manque à gagner » dans certains rapports du BVG, avant que le paneliste Famory Kéita explique que cette expression est abandonnée par son institution, qui lui préfère des termes plus expressifs et compréhensibles.
Le Bureau du Vérificateur général utilise actuellement des expressions qui indiquent les fautes, comme le « manque de respect des règles de marché public », et dans certains cas on assiste à des « achats fictifs comme dans le cas du fonds COVID, où il y a eu des achats fictifs de masques et de seringues. Certaines sociétés minières ont été épinglées pour « non-respect des conventions d’établissement » ou « non-respect de la protection de l’environnement ».
Le BVG a institué la publication de ses rapports ‘individuel et général) sur son site. Selon Famory Kéita, aujourd’hui, tous les dossiers du BVG passent devant le juge d’instruction. Les rapports du BVG peuvent inspirer également les autres institutions nationales de lutte contre la corruption. Il a édifié les plus sceptiques que la gestion du BVG et son adjoint est contrôlée par la section des comptes de la cour suprême du Mali, et auditée chaque deux ans par un cabinet indépendant retenu suite d’un appel d’offre. Il a édifié sur le fait que les fonds alloués au BVG sont audités.

Boukary Dao (Le Républicain)

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